15 ans de prison contre Le Couviour

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avec agences , modifié à
Elle a été condamnée pour complicité de séquestration et de vol avec violences sur sa belle-mère.

Le verdict est tombé. Trois ans après le début de l'affaire, Josiane Le Couviour a été condamnée à 15 ans de réclusion pour complicité de séquestration et de vol avec violences sur sa belle-mère, deuxième épouse de l'industriel Eugène Le Couviour.

Des peines de 8 à 18 ans pour les complices

Cette sexagénaire comparaissait depuis le 22 mai devant la cours d'assise du Morbihan pour avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère sur fond de bataille d'héritage dans une riche famille d'industriels bretons. Les jurés n'ont pas retenu l'accusation d'assassinat à l'encontre des accusés. L'avocate générale Christine Le Crom avait requis une peine de 20 ans pour Josiane Le Couviour.

Les complices Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé, reconnus coupables de la séquestration et du vol avec violences ayant entraîné la mort, sont condamnés respectivement à 18 et 15 ans de réclusion criminelle. Le parquet avait requis 20 et 10 ans. Le 4ème co-accusé, Loïc Dugué, reconnu coupable de complicité de séquestration et de complicité de vol avec violences ayant entraîné la mort, est condamné à 8 ans de réclusion criminelle. Le parquet avait requis 10 ans.

La technique du faux cambriolage

L'affaire commence en 2009. Dans la nuit du 9 au 10 avril 2009, Eugène et Annette Le Couviour, âgés respectivement de 90 et 75 ans, sont réveillés par deux cambrioleurs avant d'être ligotés et ballonnés. Après le départ des malfrats, le nonagénaire parvient à se libérer. Mais, quand il porte secours à sa femme, celle-ci est déjà morte, étouffée par du ruban adhésif.

Trois jours plus tard, un témoignage met les enquêteurs sur la piste d'une affaire criminelle plus complexe. Deux hommes sont alors interpellés : Wenceslas Le Cerf, un conducteur d'engin de 36 ans, et Guénolé Madé, un chômeur de 26 ans. Rapidement, le premier avoue avoir été missionné pour assassiner la septuagénaire.

Dans la foulée de ces aveux, les enquêteurs appréhendent Josianne Le Couviour, 62 ans, la belle-fille de la victime, soupçonnée d'avoir commandité le crime. Ils arrêtent également son jardinier, Loïc Dugué, qui aurait été chargé de recruter les hommes de main.

Josiane Le Couviour se défend d'assassinat

Josiane Le Couviour a assuré pendant toute la durée du procès n'avoir fait appel à ses co-accusés que pour organiser un cambriolage afin d'obtenir des documents testamentaires. Selon elle, elle ne savait pas que ses beaux-parents étaient présents à leur domicile le soir des faits. Dans leurs aveux initiaux, sur lesquels ils sont revenus par la suite, Wenceslas Le Cerf et Loïc Dugué avaient étayé la thèse de l'assassinat commandité.

"Vous n'avez pas la moindre preuve des intentions de Josiane Le Couviour de tuer Annette Le Couviour", a insisté Me Thierry Fillion, avocat de l'accusée, à l'attention des jurés. "Le portrait cupide dressé par Maître Dupond-Moretti (avocat de la famille d'Annette, partie civile) n'est pas celui de Josiane Le Couviour. Elle s'en contrefiche de l'argent."