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Rémi Bostsarron et A.D
Le psychiatre et psychanalyste invite à se servir de la vulnérabilité pour avancer et "redevenir acteur de son développement". Un cheminement difficile mais utile.

Un an après les attentats, les commémorations des attentats du 13 novembres où 130 personnes ont trouvé la mort se sont déroulés en sobriété dimanche. L'association de victimes Life for Paris avait prévu un rassemblement public à 12h30 devant la mairie du XIe arrondissement de Paris, qui avait accueilli de nombreuses victimes dès le soir des attentats. Elle avait aussi organisé une table ronde ouverte aux victimes en présence de Françoise Rudetzki, la fondatrice de SOS Attentats, de l'historien Denis Peschanski et du psychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik. Ce dernier a livré son message d'espoir au micro d'Europe 1.

"Pas morts comme si de rien n'était". "La commémoration, c’est une reconnaissance qu’ils ne sont pas morts comme si de rien n’était. Ils sont morts mais on va faire quelque chose de leur souffrance, de leur malheur et du notre aussi. Les commémorations sont nécessaires. Elles vont probablement se stéréotyper mais il faudra probablement un siècle ou deux. On verra à ce moment-là ce qu’il faut faire."

"On n'est pas prisonnier du passé". Le psychiatre ne nie pas que se replonger dans cette nuit tragique signifie aussi rouvrir les plaies : "Il y a un risque en effet de réveiller le trauma. La phrase de Nietzsche 'Tout ce qui ne tue pas rend plus fort' est une phrase stupide parce que ce qui ne nous a pas tués a laissé en nous une trace de vulnérabilité. Mais ces séquelles, on en fait quelque chose. On n’est pas prisonnier du passé. On n’est plus soumis, on redevient acteur de son développement. Cela ne veut pas dire que c’est facile, mais c’est utile et passionnant", analyse le psychiatre, invitant à la reconstruction.