11-Novembre : "Derrière chaque homme mort au combat, il y avait des femmes"

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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par B.B
Marcelle Louvat, une infirmière morte pour la France, a été inscrite sur le monument aux morts de sa ville de Tours.

C'est rarissime. Le nom d'une femme vient d'être inscrit sur un monument aux morts. Pour le centenaire de l'armistice de 1918, la mairie de Tours a décidé de rendre hommage à une femme, Marcelle Louvat, native de la ville, une infirmière morte pour la France. S’il n'y a pas de recensement national des monuments aux morts, il y aurait, d'après la mairie de Tours, à peine 20 communes qui ont une femme sur leur monument aux morts.

C’est en soignant les soldats atteints de la grippe espagnole qu'elle contracte le virus. Son nom a été gravé il y a quelques jours dans la pierre du monument aux morts, à l'intérieur de l'Hôtel de ville : "Unique femme tourangelle morte pour la France en 1918". Fille de militaire, Marcelle Louvat a 27 ans au début de la guerre. Elle prend part au conflit à l'hôpital et devient infirmière.

Jacques Chevchenko est chargé du patrimoine à la mairie de Tours : "Mademoiselle Louvat s'est engagée dans la Croix Rouge de l'époque, le service de santé des blessés de guerre. Elle a rejoint l'hôpital du Val de Grâce. Elle était infirmière major, c'est-à-dire chef". Et c'est en soignant les soldats atteints de la grippe espagnole qu'elle contracte le virus. Elle décède le 13 octobre 1918, un mois avant l'armistice.

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"Important de rendre hommage à toutes ces femmes qui ont eu un rôle relativement minimisé". A travers Marcelle Louvat, ce sont toutes les femmes victimes de la Grande Guerre qui sont mises à l'honneur, comme l’explique Christophe Bouchet, le maire de Tours : "Derrière chaque homme mort au combat, derrière chaque homme qui était sur le front, il y avait des femmes. D'immenses douleurs de mère qui perdaient plusieurs enfants, de filles qui perdaient leurs papas. Donc je pense que c'était important de rendre hommage à toutes ces femmes qui ont eu un rôle relativement minimisé. De réhabiliter toutes celles qui étaient finalement non pas au combat, mais tellement utiles au combat." Seulement une dizaine de femmes ont été reconnues mortes pour la France pendant la Première Guerre mondiale.