Pascal Picq 1:48
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G.D , modifié à
Le paléoanthropologue Pascal Picq, directeur scientifique du film "Premier Homme" diffusé mardi soir sur M6, évoque les origines de la politique. Et cela remonte à bien plus loin que ce qu’on pouvait imaginer.

La politique, ça ne date pas d’hier ! Il y a 7 millions d’années, nos ancêtres y avait déjà recours pour gérer leur société. C'est ce qu’a expliqué mardi matin sur Europe 1 Pascal Picq, paléoanthropologue et directeur scientifique du film "Premier Homme", diffusé ce mardi soir sur M6. Il y a 13 millions d’années, déjà, le grand singe Pierola éprouvait de l’empathie, de la sympathie et pouvait même rire !

"Il ne faut pas croire que nos archaïsmes sont très anciens." Pour ce qui est de la politique, tout est parti du rôle des femelles. "Il ne faut pas croire que nos archaïsmes sont très anciens. (...) Chez Pierola, comme chez toutes les espèces de singes, il y a toujours des sociétés centrées autour des femelles et les mâles s’en vont à l’adolescence pour se reproduire. Ça s’appelle de la politique, il va négocier son pouvoir avec les femelles", explique Pascal Picq.

"Un coup d'Etat entre les ancêtres des hommes et des chimpanzés." Les origines de la politique remontent à "un coup d’Etat entre les ancêtres des hommes et des chimpanzés, moment où ça s'inverse : les mâles restent ensemble et les femelles migrent à l’adolescence", explique le spécialiste. "On s’aperçoit que c’est de la politique. Ce n’est pas le plus fort, ce n’est pas le plus méchant" qui gagne, "ce sont des négociations".

"Quand les candidats sont sur les marchés, ça s’appelle l’épouillage." "La politique, c’est l’art de monter des coalitions, de prendre le pouvoir, de le conserver et de gérer la vie de la société et ça, ça remonte à 7 millions d’années", ajoute enfin Pascal Picq, qui fait une comparaison entre l’épouillage que pratiquent les singes et le comportement de nos hommes politiques : "Quand les candidats sont sur les marchés, dans les meetings, ça s’appelle l’épouillage. C’est l’origine de la politique. Il n’y a rien de péjoratif, c’est même tout un art." Pas certain, toutefois, que les candidats à la présidentielle apprécient la comparaison.