Des scientifiques ont décrypté le génome de la punaise de lit

Une punaise de lit (1280x640) Jewel SAMAD/AFP
La découverte du génome de la punaise de lit pourrait permettre de mieux lutter contre. © Jewel SAMAD/AFP
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avec AFP , modifié à
La découverte du génome de l'insecte pourrait aider à déjouer la résistance aux pesticides.

Des scientifiques sont parvenus à décrypter le génome de la punaise de lit. La connaissance de ce génome pourrait aider à déjouer la résistance aux pesticides de ce suceur de sang qui pique les dormeurs pendant la nuit.

La punaise de lit commune (Cimex lectularius), qui mesure 4 à 7 millimètres à l'état adulte, affectionne la compagnie de l'homme depuis des milliers d'années. Alors qu'elles avaient quasiment disparu aux Etats-Unis depuis les années 1950, ces punaises sont revenues en force, notamment à New York, et elles prospèrent aussi en Europe, comme à Paris. Le développement des transports, le chauffage des logements, la densité humaine favorisent son installation dans les zones urbaines.

Des parasites adaptés à l'environnement. Deux études parues dans la revue Nature permettent d'entrevoir des pistes pour essayer de limiter leur essor. "Désormais, un très fort pourcentage de punaises de lit présentent des mutations génétiques qui les rendent résistantes aux insecticides courants", constate dans un communiqué Louis Sorkin, du Muséum américain d'histoire naturelle à New York, co-auteur de l'une des études. Les punaises se sont adaptées en fabriquant des enzymes détoxifiantes qui dégradent les insecticides. Qui plus est, leur "peau" s'est durcie pour se protéger de ces produits.

Vulnérables avant l'âge adulte. Les scientifiques ont découvert que l'insecte développait des mécanismes de résistance aux insecticides à partir du moment où il commençait à se nourrir de sang. "Cela suggère que les punaises sont vraisemblablement plus vulnérables à leur premier stade de nymphe, ce qui en fait potentiellement une bonne cible pour les futurs insecticides", souligne le Muséum américain d'histoire naturelle. Les chercheurs se sont intéressés également au patrimoine génétique des bactéries qui colonisent la punaise et dont une partie sont sans doute favorables à sa croissance et sa reproduction. "Des antibiotiques qui attaqueraient les bactéries bénéfiques aux punaises (mais ne seraient pas essentiels à l'homme) pourraient venir en complément des pesticides", estime le Muséum.