L'espèce de dauphin la plus rare du monde menacée de disparition

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Il reste moins de 50 représentants de cette espèce au large des côtes néo-zélandaises. © PROFESSOR STEVE DAWSON / OTAGO UNIVERSITY AND NZ WHALE AND DOLPHIN TRUST / AFP
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avec AFP , modifié à
Il reste moins de 50 représentants de la sous-espèce Maui, un dauphin qui vit au large des côtes de Nouvelle-Zélande. 

La Commission baleinière internationale (CBI) a appelé la Nouvelle-Zélande à prendre des mesures urgentes pour sauver de l'extinction l'espèce de dauphins la plus rare du monde, exprimant ses "graves inquiétudes" pour son avenir.

Dans les filets des pêcheurs. La population de dauphins Maui, sous-espèce uniquement présente au large de l'île du nord de la Nouvelle-Zélande, a chuté à moins de 50 spécimens. Sans mesure forte, y compris une interdiction de la pêche dans leur habitat, les scientifiques craignent que ces dauphins ne soient parvenus à un point de non-retour. Dans un rapport publié ce week end, la CBI a estimé que rien ou presque n'était fait pour empêcher ces dauphins de devenir des "captures accidentelles" de la pêche industrielle.

Pêche interdite dans une zone. Arborant des reflets gris et blancs et tenant leur nom d'un demi-dieu polynésien, ces dauphins ne mesurent pas plus d'1,7 mètre. "Le comité scientifique de la CBI continue d'exprimer une vive préoccupation sur le statut de cette petite sous-espèce gravement dépeuplée", a indiqué la CBI. Wellington affirme depuis 2013 être à la recherche de solutions mais la CBI accuse les autorités néo-zélandaises d'immobilisme. L'industrie de la pêche fait valoir pour sa part que le gouvernement a déjà interdit la pêche au chalut et aux filets dérivants sur une superficie maritime de 6.000 kilomètres carrés.

"Si rien n'est fait..." Barbara Maas, spécialiste des espèces en danger au sein de l'association NABU basée en Allemagne, a elle-aussi estimé que le gouvernement néo-zélandais avait régulièrement fait fi des préoccupations exprimées par la CBI. "Le verdict scientifique est clair, si rien n'est fait, alors le dauphin Maui disparaîtra", a-t-elle déclaré, tout en appelant au boycottage de l'industrie de la pêche, qui pèse un milliard de dollars, considérant que c'est le seul moyen de faire bouger les autorités. De son côté, Greenpeace a déclaré que la Nouvelle-Zélande ne pouvait pas continuer de promouvoir à travers le monde son image de "pays propre et vert", tout en laissant mourir le dauphin Maui.