Vous aimez les plats épicés ? Voici pourquoi

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
Une étude de chercheurs grenoblois montre une corrélation entre le taux de testostérone et goût pour le piment. 

Manger une pizza sans huile pimentée vous paraît impensable ? Votre niveau de testostérone est sans doute à son apogée. Les hommes qui ont un niveau élevé de testostérone sont aussi ceux qui apprécient le plus les plats épicés, selon une étude menée par des chercheurs de Grenoble. Intitulée "Some like it hot" ("Certains l'aiment chaud"), cette étude doit être prochainement publiée dans la revue scientifique Physiology and Behavior.

L'expérience. 114 hommes âgés de 18 à 44 ans ont participé à une dégustation d'aliments. Après un prélèvement d'échantillons de salive pour mesurer leur taux de testostérone, on leur a demandé de noter leur goût pour les aliments épicés et salés sur une échelle de 1 à 4. Quelques minutes après, on leur a amené une assiette de purée avec, à côté, 50 doses de sauce pimentée Tabasco et 80 doses de sel.

Les résultats. Après avoir assaisonné librement leur plat, les participants devaient ensuite indiquer s'ils le trouvaient salé, pimenté, farineux, crémeux, etc. Les résultats ont montré une corrélation entre le niveau de testostérone des participants et le nombre de doses de piment qu'ils mettaient dans leur plat. Un lien a aussi pu être fait entre la testostérone, le goût pour les aliments épicés et l'évaluation du plat après consommation.

Prise de risque. Aucune corrélation de ce type n'a en revanche été établie pour le sel. "Ces résultats vont dans le sens de beaucoup de travaux qui montrent qu'il y a un lien entre la prise de risque financière, sexuelle et comportementale et la testostérone. Ici, ce lien s'applique à la recherche de prise de risques gustative", a commenté Laurent Bègue, coauteur de l'étude et professeur de psychologie sociale à l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble.

La testostérone, qui a déjà fait l'objet de 85.000 publications scientifiques, a été décrite par le professeur américain James Dabbs comme l'hormone "des héros, des voyous et des amants", a-t-il rappelé. Cette hormone pousse à rechercher des sensations et cette quête de sensation amène à fréquenter "des groupes sociaux plus stimulants, ce qui conduit à une plus grande prise de risque dans des domaines très différents", selon Laurent Bègue, coauteur de l'étude.