François Bouridllon est le directeur général de l'INPES et de l'INVS. 0:57
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M.S. , modifié à
Le directeur général de l'INPES et de l'INVS estime que les bénéfices de la vaccination sont plus grands que les risques encourus, notamment pour les enfants.
INTERVIEW

Il y a depuis quelques années "une véritable défiance" des Français à l'égard de la vaccination, a affirmé mardi dans Europe Midi François Bourdillon, le directeur général de l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) et de l'INVS (Institut national de veille sanitaire).

La grippe de 2008. Pour François Bourdillon, cette méfiance à l'égard des vaccins s'est généralisée lors de l'épidémie de grippe A de 2008, lorsque la cellule interministérielle chargée de gérer la pandémie annoncée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avait commandé beaucoup trop de vaccins aux laboratoires pharmaceutiques. Depuis, la couverture vaccinale saisonnière contre la grippe a baissé de 13% ; elle a chuté de 5% depuis deux ans chez les bébés de moins de neuf mois, tous vaccins confondus. 

Les dangers de la rougeole et de la méningite. Les parents refusent principalement les vaccinations recommandées, avec des conséquences dramatiques. L'épidémie de rougeole a tué dix enfants entre 2008 et 2012, tandis que la méningite C cause des décès et des séquelles graves tous les ans chez les enfants et les jeunes adultes. François Bourdillon estime que les bénéfices de ces vaccins sont plus grands que les risques qu'ils peuvent faire courir aux petits. 

Lutter contre la désinformation. "C'est très bien que l'échelon politique s'empare de ce débat", a-t-il déclaré à propos du plan de Marisol Touraine. Comme l'a révélé Europe1 mardi matin, la ministre de la Santé a décidé de lancer un plan pour redonner confiance aux Français en la vaccination. Il prévoit notamment la création d'un site internet de référence, nourri par des experts indépendants et qui donne des informations sur les vaccins et leurs risques. C'est, selon lui, un bon moyen de lutter contre les informations souvent fausses qui circulent sur le web : "vous tombez sur des sites anti-vaccinaux, alors que vous devriez tomber sur le site du ministère de la Santé", a-t-il expliqué".