Une pilule pour espionner les patients

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avec Benjamin Fontaine , modifié à
Des chercheurs américains ont mis au point une gélule qui atteste qu’elle a bien été prise.

Il sera bientôt difficile d'échapper à la prise de son traitement médical. Une équipe de chercheurs américains de l'université de Floride a mis au point une sorte de gélule espionne. Une fois ingérée par le corps humain, cette pilule envoie un signal électronique à un boîtier et atteste ainsi que le médicament a bien été pris. Cette puce microscopique, composée d'un système électronique et d'une antenne, peut se coller sur n'importe quelle gélule.

Interrogé par Europe 1, Elias Fattal, directeur de recherches sur les nanotechnologies dans la médecine, émet des réserves sur le procédé. "On est loin de savoir quels sont les effets de l’administration d’un microprocesseur vis-à-vis notamment du tube digestif. Ces systèmes contiennent notamment des nanoparticules d’argent qui permettent la communication avec le microprocesseur. On connaît quand même mal les limites de tolérance vis-à-vis de ces systèmes-là."

Autres limites de ce médicament. Rien ne garantira qu'il n'a pas été donné à une autre personne ou à un animal. Et rien ne dit que les patients seront prêts à se faire contrôler ainsi. Pour le moment, la gélule espionne n'est encore qu'un prototype. Elle n'a pas été testée sur des êtres humains vivants.

En France, 20% des personnes malades (de façon chronique) n'observent pas une prise régulière de leurs médicaments, selon l’institut de recherches et documentation en recherches de santés IRDES.