Un patient dans un "état végétatif" retrouve des signes de conscience : "Un outil prometteur"

Après un mois de stimulation nerveuse, un patient a montré des améliorations significatives dans l'attention, le mouvement et l'activité cérébrale.
Après un mois de stimulation nerveuse, un patient a montré des améliorations significatives dans l'attention, le mouvement et l'activité cérébrale. © AFP
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Pour Benjamin Rohaut, neurologue réanimateur, chercheur à la Columbia University, la technique de stimulation nerveuse susceptible d'augmenter l'état de conscience d'un patient en état végétatif est prometteuse mais pose des questions éthiques.

"Un outil prometteur, une révolution". Sur Europe 1, mardi midi, Benjamin Rohaut, neurologue réanimateur, chercheur à la Columbia University, est revenu sur une technique de stimulation innovante mise au point par des chercheurs français et révélée lundi. Cette dernière a permis d'augmenter l'état de conscience d'un homme de 35 ans se trouvant dans un état végétatif depuis des années. "On sent que l'on est en train de vivre une révolution avec de nouveaux outils qui arrivent pour "améliorer les patients". Jusque-là on n'en avait pas beaucoup", souligne le médecin qui ajoute toutefois être certain qu'il ne sera pas possible "d'améliorer" tous les malades.

Tous les patients ne sont pas concernés. "Il faut faire la distinction entre les patients pour lesquels on sait qu'il n'y a plus d'espoir car le cerveau est trop abîmé ou parce que les régions censées être fondamentales pour la capacité d'émergence de la conscience sont détruites ou déconnectées du reste du cerveau, des patients pour lesquels on est susceptible d'agir. Ça sera probablement un faible pourcentage des patients en état végétatif", souligne le spécialiste.

L’état de conscience, état de souffrance ? Selon lui, cette découverte pose également des questions éthiques. "Un patient en état végétatif, c'est un patient qui n'a pas de conscience de lui même et qui n'a a priori pas de souffrance. Mais si on l'améliore on peut aussi l'amener à un état de conscience où il ressent la souffrance, de la tristesse", explique le médecin.