Sébastien, paraplégique qui remarche : "Ça a vraiment été une grosse et belle surprise"

© BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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Jean-Jaques Héry, édité par Ugo Pascolo
Sébastien Tobler fait partie des trois patients paraplégiques qui bénéficient d'une technique de stimulation électrique mis au point par une équipe de chercheurs suisses pour qu'ils puissent de nouveau marcher. Il raconte son combat et ses progrès au micro d'Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Il peut de nouveau marcher. Sébastian Tobler fait partie de ces trois patients paralysés qui remarchent grâce à une stimulation de la moelle épinière mis au point par une équipe de chercheurs suisses. Contrairement aux deux autres patients qui réussissent désormais à marcher entre 100 et 200 mètres avec un déambulateur, Sébastien Tobler, a toujours besoin d'un stimulateur mais ne perd pas espoir. Il raconte ses progrès au micro d'Europe 1. 

"Au début, je n'avais aucun contrôle sur mes jambes et très peu d'appuis lorsque je faisais la thérapie avec un stimulateur. Mais après quelques mois, j'ai commencé à mieux contrôler mes jambes et avoir beaucoup plus d'appuis. Quand, tout à coup, vous réalisez que vous avez votre physio [matériel d'aide aux personnes handicapées, ndlr] devant vous et que vous marchez, que d'un coup vous pouvez lâcher les bras et marcher simplement avec l'aide d'un stimulateur et du soutien corporel, c'est vraiment une grosse et belle surprise. 

Sur le moment, vous vous concentrez tellement à essayer de bien marcher que vous ne ressentez pas de joie. Mais dès que vous vous asseyez, et que les chercheurs disent tous que ce que l'on vient de faire est 'super', vous êtes conscient que quelque chose s'est passé.

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Entendu sur europe1 :
Quand je me douche, je peux mieux me tenir, et j'ai plus de facilité pour m'habiller

Mon point d'arrivée aujourd'hui, c'est que je peux marcher à l’aide du stimulateur, je peux vraiment commencer à m'appuyer sur mes jambes, alors qu'au départ, je n'avais pas de sensation de contrôle avec le stimulateur. Dans ma vie quotidienne, j'ai pu voir les choses changer, comme quand je me tiens debout : je vois que j'ai une meilleure stabilité. Quand je me douche, je peux mieux me tenir, et j'ai plus de facilité pour m'habiller. Je continue à aller m'entraîner deux fois par semaine au laboratoire et à l'hôpital pour continuer à essayer de progresser, de calibrer au mieux le système par rapport à ma personne et à mes progrès. 

Là, j'ai signé pour trois ans, on a pu voir qu'il y a des résultats très probants. Il faut s'appuyer là-dessus, mais il y a encore du travail".