Première mondiale : un cancer du sein avancé guéri par immunothérapie

L'état de santé de la patiente était critique, avec un cancer métastasé qui avait atteint d'autres organes. Image d'illustration.
L'état de santé de la patiente était critique, avec un cancer métastasé qui avait atteint d'autres organes. Image d'illustration. © MYCHELE DANIAU / AFP
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Europe1.fr avec AFP
L'état de santé de la patiente était pourtant considéré comme critique, alors que le cancer avait atteint d'autres organes. 

Une femme atteinte d'un cancer du sein à un stade avancé, contre lequel la chimiothérapie était impuissante, a été soignée par un traitement expérimental ayant fait triompher son système immunitaire, ont annoncé des chercheurs lundi.

Bénéficiant d'une première mondiale, la patiente est considérée comme rétablie depuis deux ans, a indiqué l'équipe de chercheurs qui a travaillé sur son cas à l'Institut national du cancer à Bethesda et à l'université de Richmond, aux États-Unis. Son état de santé était critique, avec un cancer métastasé qui avait atteint d'autres organes, dont le foie.

Le traitement stimule les défenses immunitaires. Au sujet de cette femme, l'étude publiée dans la revue Nature Medicine précise seulement qu'elle avait 49 ans quand a commencé à être testée sur elle cette "nouvelle approche en immunothérapie".

L'immunothérapie, traitement qui stimule les défenses immunitaires, a déjà fait ses preuves chez certains patients dans les cancers du poumon, du col de l'utérus, du sang (leucémies), de la peau (mélanome) et de la prostate. Dans ceux des ovaires, des intestins et du sein, les découvertes restent à faire.

"Une régression totale de la tumeur". La méthode décrite a consisté à prélever des lymphocytes (cellules du système immunitaire) sur la patiente, à les manipuler et à les réimplanter. Pris sur une tumeur, ils ont été triés pour voir lesquels reconnaissaient les cellules cancéreuses. Ils ont été "réactivés" pour s'attaquer à ces cellules. Et ont été accompagnés d'un "inhibiteur des points de contrôle de l'immunité", pour débloquer la contre-attaque du système immunitaire.

Les chercheurs ont ainsi fabriqué une thérapie anticancéreuse "hautement personnalisée" qui a permis "une régression totale de la tumeur", ont-ils expliqué.

"Nous sommes à l'aube d'une vaste révolution". La réaction au traitement a été "sans précédent" dans un cas aussi grave, a commenté un autre chercheur en oncologie, Laszlo Radvanyi, de l'Institut ontarien de recherche sur le cancer à Toronto, au Canada. "Nous sommes aujourd'hui à l'aube d'une vaste révolution, qui va nous faire enfin atteindre le but de cibler la pléthore des mutations qu'implique le cancer grâce à l'immunothérapie", a-t-il écrit dans Nature Medicine.

Ces travaux "constituent une avancée majeure dans la démonstration de faisabilité, en exposant comment la puissance du système immunitaire peut être exploitée pour s'attaquer aux cancers même les plus difficiles à traiter", a estimé un professeur d'immunothérapie de l'Institut de recherche sur le cancer de Londres, Alan Melcher, cité par Science Media Centre.

Mais "cette technique particulière est fortement spécialisée et complexe, ce qui signifie que pour beaucoup de gens elle ne sera pas adaptée", a tempéré un oncologue de l'hôpital de Southampton, Peter Johnson.