Pose d'un sternum en céramique, "première mondiale" à Limoges

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AW, avec Eve Roger et AFP , modifié à
La patiente avait développé un cancer du sternum après un traitement par radiothérapie.

Un sternum en céramique a été posé "avec succès" au CHU de Limoges sur une femme souffrant d'un cancer sur cet os plat situé au milieu de la poitrine, a annoncé mardi le fabricant I.CERAM, pour qui il s'agit d'une "première mondiale". Explications.

La patiente se rétablit. "La première implantation mondiale d'un sternum en céramique" a été pratiquée le 19 mars sur une femme âgée d'une cinquantaine d'années qui avait développé un cancer du sternum "radio-induit" après avoir été traitée par radiothérapie pour un cancer du sein. "Avec aujourd'hui trois mois de recul clinique, l'opération s'avère être une réussite : la patiente bénéficie d'un nouveau sternum sain et ses capacités respiratoires s'améliorent" a indiqué dans une présentation I.CERAM, société créée en 2006 à Limoges et spécialisée dans les implants innovants.

"Le bilan de l'opération est très positif et la patiente se rétablit progressivement", a indiqué le chirurgien François Bertin ayant pratiqué l'opération.

La céramique, un matériau révolutionnaire. Ce n'est pas la première fois qu'un sternum artificiel est posé sur un patient mais c'est la première fois qu'il est en céramique. Un matériau qui offre l'avantage de présenter moins de risque d'infection par rapport aux deux types de prothèses, en titane ou bien en ciment osseux, utilisées jusqu'à présent pour ces cas. Un matériau biocompatible donc, mais aussi poreux : "c'est comme une éponge pleine de trous et c'est là que les cellules de l'os vont rentrer et coloniser l'intérieur de la prothèse et se reconstruire", a expliqué à Europe1 François Bertin, le chirurgien thoracique qui a fait l'opération à Limoges. L'os met entre trois et six mois à se reconstruire mais la céramique, elle, ne disparait pas pour autant : elle s'incorpore à l'os.

D'autres applications ? On dénombre environ 200 cas par an en France de cancer du sternum, qui sont soit des cancers radio-induits après un traitement par radiothérapie, soit des métastases osseuses d'un cancer primitif ailleurs dans le corps. Mais à terme, la céramique pourrait servir à bien d'autres prothèses : celle du genou par exemple, ou même de la hanche.