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SANTE - L'ONG WECF a lancé lundi un cri d'alarme sur la composition des cosmétiques pour bébés. Mais que sont ces ingrédients à risque élevé ?

Depuis la publication de l'étude de l'ONG Women in Europe for a Common Future (WECF) lundi, l'inquiétude grandit chez les parents. Sur 341 produits cosmétiques pour bébés, 299 sont composés d'ingrédients à "risque élevé". "Certains sont des conservateurs, des agents de texture, des parfums, qui ont des effets allergisants, irritants", détaille Robert Barouki, professeur à l'Université Paris-Descartes et directeur de l’unité "toxicologie et pharmacologie" de l’Inserm, invité de la matinale d'Europe 1 mardi. 

Des effets inquiétants. Certains de ces ingrédients sont également perturbateurs endocriniens, une expression que l'on entend de plus en plus mais dont on ne sait pas toujours à quoi elle fait référence. "Ce sont des molécules exogènes - étrangères à notre corps - qui vont modifier l’action ou la quantité d’hormones", explique Robert Barouki. En clair, "perturber ces hormones peut créer des effets pathologiques à long terme". 

Des solutions existent.La peau des bébés, très fragile, est beaucoup plus sensible à ces substances. "Et l’exposition peut se faire très tôt", précise le professeur. Alors que faire ? Faut-il bannir ces produits de nos caddies ? "Est-ce très utile de parfumer des produits pour bébé ? Quand le bénéfice est si faible, on peut éviter", tranche Robert Barouki. Pour l'hygiène des bébés, des solutions bien moins nocives que les lingettes sont déjà proposées en parapharmarcie. A commencer par le liniment, un mélange simple d'eau de chaux et d'huile. Très efficace et non-toxique. "Acheter des produits bio, ça peut être intéressant y compris pour les produits de santé", note le professeur.

La balle dans le camp des industriels. Les consommateurs, de plus en plus conscients des risques liés à ces ingrédients, peuvent avoir une grande influence sur les industriels. "Ils tiendront compte de ces avertissements, ne serait-ce que pour des raisons commerciales", espère Robert Barouki. Avant l'interdiction des parabens dans les produits destinés aux bébés en septembre 2014, les grandes marques de cosmétiques avaient déjà banni ces substances de leurs compositions.