Moins de prématurés et d'asthme grâce aux lois anti-tabac

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
AIR FRAIS - Des chercheurs néerlandais ont mis en évidence un lien entre interdiction du tabac dans les lieux publics et baisse de l’asthme chez les enfants.

Le tabac tue encore 73.000 personnes par an en France, malgré l’instauration en 1991 de la loi Evin qui interdit sa consommation dans les lieux publics et professionnels. Toutefois, une étude néerlandaise a de quoi redonner le sourire aux défenseurs des lois anti-tabac : une réduction d’environ 10% des naissances prématurées et des hospitalisations d'enfants pour asthme, l'année suivant leur instauration.

Méthodologie : croiser les sources pour mesure l’impact. Actuellement, selon l'OMS, quelque 16% de la population mondiale vit dans des pays qui ont adopté des législations restreignant l'usage du tabac. Les chercheurs ont analysé les données de onze études réalisées en Amérique du nord et en Europe. Le Dr Jasper Been de l'Université de Maastricht (Pays-Bas) et ses collègues et ses collègues ont passé en revue plus de 2,5 millions de naissances et quelque 250.000 hospitalisations d'enfants pour asthme intervenues entre 2008 et 2013. Verdict : l’année suivant l’instauration d’une loi de type Evin, les deux ont diminué de 10%.

Un plus pour la santé publique et... "Notre étude fournit la preuve que les interdictions de fumer ont des bénéfices considérables sur la santé périnatale et sur la santé de l'enfant et apportent un soutien fort aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à créer des espaces publics sans tabac au niveau national", souligne le Dr Been. Une étude antérieure avait déjà établi un lien entre la mise en oeuvre de ces législations et une réduction de 15% des évènements cardiovasculaires et de 24% des hospitalisations pour des problèmes respiratoires.

.. un plus pour la sécurité sociale. Outre la bonne santé des habitants, les Etats ont un intérêt financier à instaurer des lois restrictives sur la consommation de tabac. Dans un commentaire joint à l'étude, Sara Kalkhoran et Stanton Glantz, de l'Université de Californie évaluent à 7 milliards de dollars (5 milliards d'euros) les économies qui pourraient être réalisées chaque année grâce à une réduction de 10% des hospitalisations pour des problèmes respiratoires liés au tabagisme en Europe et aux Etats-Unis. "On a rarement vu une intervention aussi simple  améliorer la santé et réduire les coûts médicaux aussi rapidement et de manière aussi importante", relèvent-ils.

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