Médicaments en vente libre : les prix s'envolent, comment choisir ?

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Internet, grandes surfaces, pharmacies… Aucun espace de vente ne semble résister à la hausse des prix. D’où l’importance de comparer.

+ 4,3%. C’est l’augmentation moyenne des prix des médicaments vendus sans ordonnance en 2017, selon une étude de l'Observatoire des prix de l'association Familles rurales relayée mardi par Le Parisien. Une envolée supérieure à l’inflation (1,1%) et qui intervient déjà après une période de hausse quasi-continue entre 2010 et 2016 (+2,86% sur l’ensemble de la période), avec des prix parfois trois fois plus chers selon les endroits pour un même médicament (le détail de l’étude dans notre article ici). Comment le consommateur peut-il s’y retrouver pour payer le moins cher possible ? Face à l’opacité des pratiques tarifaires dénoncée de longue date par Familles rurales, le consommateur doit se livrer à un minutieux travail d’enquête.

Poussez votre pharmacien à la transparence, et comparez. Le premier conseil donné par Familles rurales relève du bon sens : en pharmacie, demandez les prix avant de payer. En effet, 75% des boites de médicament ne disposent pas d’étiquettes. Le meilleur moyen de comparer reste donc de demander en amont à son pharmacien. Cela vous permettra, lorsqu’il y a plusieurs marques concurrentes, de choisir la moins chère. Et surtout de comparer, lorsque vous en avez la possibilité, entre plusieurs pharmacies. L'étude relève en effet que les variations de prix sont particulièrement importantes "dans les officines". La boîte de Nicopass, pour arrêter de fumer, peut être facturée 13,90 euros comme 34,10 euros. L'anti-maux d'estomac Maalox oscille entre 2,75 euros et 9,10 euros. L’Activir, très utilisé contre l’herpès, peut se trouver à 1,95 euros… comme à 8,50 euros !

Selon les produits, n’hésitez pas non plus à comparer avec les grandes surfaces. Familles rurales a ainsi étudié le prix du sérum physiologique utilisé pour les jeunes enfants. En prix moyen, les pharmacies sont meilleures : 4,26 euros la boîte de 40 doses contre 5,26 euros en GMS (toutes marques confondues). Mais certaines pharmacies font dans l'excès, avec un prix culminant à 9,90 euros, contre 7,60 euros maximum en GMS.

Internet ne vous sera pas d’une (grande) aide. Les sites de ventes en ligne sont-ils plus fiables ? Pas vraiment. En moyenne, tous les produits comparés y sont moins chers. Cependant avec des frais de port de 5,92 euros en moyenne par commande, l'achat en ligne est moins intéressant", met en garde Familles rurales. Internet peut toutefois s’avérer moins coûteux si votre commande dépasse les 60 euros. Si vous le pouvez, n’hésitez donc pas à faire une grosse commande. Là encore, il faut faire le tri car les frais de port peuvent également varier du simple au triple selon les sites.

Familles rurales demande de la transparence. Au-delà de ce travail d’enquête, le pouvoir du consommateur reste malheureusement limité. Depuis 2010, l’association envoie chaque année une lettre au ministère de la Santé pour demander plus de transparence dans la fixation des prix, avec par exemple obligation d’indiquer le prix sur l’étiquette. "Familles rurales invite également les pharmaciens à mieux s’autoréguler. Le pharmacien doit retrouver son image et son rôle de ‘personne de confiance ‘. Il ne doit pas être assimilé à un simple commerçant soucieux de ses marges. Heureusement, tous ne sont pas critiquables, mais force est de constater que beaucoup reste à faire", écrivait, l’an dernier, l’association dans un communiqué. Grande partisane d’une baisse des prix pour les médicaments remboursés par la Sécurité sociale, l’actuelle ministre de la Santé ne s’est encore jamais prononcée sur les médicaments sans ordonnance. Comme elle l'a fait avec sa prédécesseure Marisol Touraine, Familles rurales ne manquera pas de l’en alerter.