L'industrie chimique lance un site sur les perturbateurs endocriniens

La définition des perturbateurs endocriniens est en débat au niveau européen depuis trois ans.
La définition des perturbateurs endocriniens est en débat au niveau européen depuis trois ans. © Capture d'écran du site "Perturbateurs endocriniens : parlons-en !"
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avec AFP , modifié à
L'Union des industries chimiques (UIC) souhaite faire davantage de pédagogie sur les perturbateurs endocriniens pour répondes aux inquiétudes du grand public. 

L'Union des industries chimiques (UIC) a annoncé lundi le lancement d'un site d'information sur les perturbateurs endocriniens, en réclamant "un débat ouvert et équilibré".

Avec le site Perturbateurs endocriniens : parlons-en !, les industriels de la chimie veulent "répondre, par une information objective et pédagogique, aux préoccupations exprimées par le grand public", explique l'UIC dans son communiqué de présentation du site. "L'idée n'est pas d'éluder les sujets de controverse", assure Magali Smets, directrice générale de l'UIC. Mais "on veut rééquilibrer le débat, prendre la parole (…) et apporter notre éclairage" pour "permettre à chacun de se faire son opinion", selon elle. L'UIC "souhaite se baser sur des études référencées, et rester très factuelle", explique Magali Smets.

L'industrie chimique concède "certains effets néfastes". Dans son communiqué, la fédération de la chimie souligne que la perturbation du système endocrinien par des produits chimiques "naturels ou synthétiques" constitue "un sujet de débat dans la communauté scientifique". Mais selon l'UIC, "très peu d'études" permettent d'établir "une relation de cause à effets non discutable" entre des maladies et l'exposition à des perturbateurs endocriniens. L'industrie chimique reconnaît toutefois que "certains effets néfastes observés" et "l'augmentation inexpliquée de la fréquence de certaines maladies (…) appellent à la vigilance".

Une tentative de définition par la Commission européenne en juillet. La définition des perturbateurs endocriniens est en débat au niveau européen depuis trois ans. Début juillet, un comité technique de la Commission européenne, composé de représentants des États membres, avait adopté une définition. L'objectif était d'identifier précisément quelles substances sont des perturbateurs endocriniens et tombent sous le coup des réglementations sanitaires. Mais trois mois plus tard, le 4 octobre, le Parlement européen a rejeté la proposition de la Commission, et sommé celle-ci de présenter un nouveau projet de texte.

L'UIC souhaite davantage de cadre pour renforcer la confiance du public. Les défenseurs de l'environnement ont multiplié les critiques contre le texte, estimant qu'il ne respectait pas le principe de précaution. L'UIC, qui avait accueilli favorablement l'approbation de la proposition de la Commission européenne en juillet, a de son côté "regretté" le rejet du Parlement européen, qualifié de "recul sérieux". "On aimerait que le cadre réglementaire avance (…) et permette de renforcer la confiance du public", indique la directrice générale de l'UIC.