Les femmes enceintes peuvent boire

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Marie-Laure avec Laure Dautriche , modifié à
Selon une étude, la faible consommation d'alcool pendant la grossesse ne nuit pas au bébé.

Alors que les messages sanitaires contre la consommation d'alcool par les femmes enceintes commencent tout juste à rentrer dans les mentalités, une nouvelle étude vient les mettre à mal. Selon des recherches, dont les résultats sont publiés dans le Journal of Epidemiology and Community Health, une légère consommation d'alcool ne nuit pas à l'enfant.

Pas de problème de comportement

Les chercheurs ont étudié les cas de 11.500 enfants, nés entre septembre 2000 et janvier 2002, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Selon eux, les enfants dont la mère a bu un à deux verres d'alcool par semaine durant leur grossesse ne présentent, à l'âge de 5 ans, aucun problème de comportement ou de retard intellectuel.

Selon l'étude, ces mères, buveuses occasionnelles, sont de condition sociale plutôt favorisée. Leurs enfants ont 30% de risque en moins d'avoir d'avoir des problèmes comportementaux et ont obtenu des scores plus élevés aux tests de développement mental que ceux dont la mère n'a pas du tout bu pendant la grossesse.

Les enfants dont les mères étaient de grande consommatrices d'alcool pendant la grossesse ont en revanche plus de chance d'être hyperactifs et d'avoir des problèmes comportementaux et affectifs.

Pour le Dr Philippe Batel, addictologue, au delà de 2 verres d'alcool par semaine, le risque d'avoir des séquelles chez l'enfant était connu. Mais entre 1 et 2 verres par semaine, ce n'était pas tranché. Selon le médecin, cette étude va peut-être permettre de déculpabiliser certaines femmes.

"Rassurer beaucoup de femmes" :

Une consommation modérée acceptable

Après la publication de ces résultats, le gouvernement britannique a renouvelé son message de prévention. "Nous ne pouvons pas affirmer que la consommation d'alcool pendant la grossesse est sans risque et n'affectera pas votre bébé", a déclaré un porte-parole.

Pour le docteur Anthony Falconer, président du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists, interrogé par The Guardian, "une consommation modérée est acceptable, mais une consommation excessive et le "binge drinking" (alcoolisation rapide) sont à éviter". "La majorité des femmes sont responsables et arrêtent de boire quand elles découvrent qu'elle sont enceintes", note-t-il toutefois.