Les mères françaises allaitent en moyenne 3 semaines et demie

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avec AFP , modifié à
MAUVAISES ÉLÈVES - Les mamans françaises ont encore beaucoup de réticence pour l’allaitement. 

Championnes de la fécondité, les Françaises sont en revanche les cancres de la classe européenne en matière d’allaitement… Selon une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), la durée moyenne d’allaitement exclusif en France est de trois semaines et demie alors qu’il est recommandé d’aller jusqu’à six mois. 

Un quart des bébés français allaités jusqu’à 6 mois. Un peu moins d'un quart des nourrissons français sont encore allaités à l'âge de six mois, dont seulement la moitié de façon exclusive, contre 33% aux Pays-Bas et 82% en Norvège, selon l’étude publiée mardi dans le BEH. Ce résultat contraste avec les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) qui préconise l'allaitement maternel "de façon exclusive jusqu'à 6 mois et au moins jusqu'à 4 mois pour un bénéfice santé".

9% des enfants allaités jusqu’à un an. Cette étude a été réalisée par des chercheurs de l'Institut de veille sanitaire (InVS) sur un échantillon aléatoire de 3.368 enfants, nés au cours du 1er trimestre 2012 dans 136 maternités tirées au sort en France. Baptisée Epifane, l'étude montre que 74% des mères ont débuté un allaitement maternel à la maternité et que 39% des nourrissons étaient toujours allaités à l'âge de trois mois, dont 10% de façon exclusive. A six mois, 23% des bébés étaient encore allaités dont la moitié consommaient du lait en poudre en complément. A un an, le taux d'allaitement tombait à 9%.

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La France, très mauvais élève. Quant à l'allaitement exclusif ou prédominant, il dure moins de trois semaines et demi chez la moitié des femmes étudiées, selon cette analyse. Selon l'InVS, "la France est non seulement l'un des pays d'Europe où le taux de l'allaitement maternel à la naissance est l'un des plus bas mais également l'un des pays où les mères choisissent d'allaiter leur enfant le moins longtemps possible". Les chercheurs espèrent désormais pouvoir identifier les facteurs associés à la durée de l'allaitement "et aider ainsi au ciblage des interventions" destinées à se rapprocher des recommandations.