Le "reste à charge zéro" ne concernera pas "toutes les lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires"

Agnès Buzyn annonce vouloir "aboutir à la création d'un panier de soins 'standard' pour lequel le patient n'aura aucun reste à charge".
Agnès Buzyn annonce vouloir "aboutir à la création d'un panier de soins 'standard' pour lequel le patient n'aura aucun reste à charge". © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Plutôt qu'un remboursement intégral des lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires, la ministre de la Santé propose la création d'un "panier de soins 'standard'" sans reste à charge. 

Le "reste à charge zéro" (ou remboursement intégral) promis par le gouvernement ne concernera pas "toutes les lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires" mais seulement certaines offres, a rappelé la ministre Agnès Buzyn, dans un entretien publié mardi sur le site du magazine spécialisé Viva.

Une promesse de campagne. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis d'ici à 2022 un "reste à charge zéro" pour ces trois postes, mal pris en charge par la Sécurité sociale. Un point précisé depuis par le Premier ministre Édouard Philippe, qui a évoqué cet été des "offres" de mutuelles assorties de remboursements intégraux.

"Aboutir à la création d'un panier de soins 'standard'". Interrogée sur ce sujet, la ministre indique vouloir "réunir autour de la table tous les acteurs concernés (…) au travers d'une large concertation". Objectif ? "Aboutir à la création d'un panier de soins 'standard' pour lequel le patient n'aura aucun reste à charge", explique Agnès Buzyn.

"Il n'est donc pas question de supprimer le reste à charge pour toutes les lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires", a-t-elle précisé. "Mais nous tiendrons notre engagement de proposer aux patients une offre sans reste à charge pour ces produits de santé essentiels du quotidien", ajoute-t-elle.

Des restes à charge élevés. "Car si le niveau de reste à charge moyen est faible" (8,3 % en 2016), "il cache des disparités et des problèmes d'accès aux soins majeurs sur certains postes", insiste la ministre. De fait, une fois déduits les remboursements de l'Assurance maladie et des complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance ou assurances), les patients financent directement 22% de leurs soins d'optique et 23% de leurs soins dentaires, contre 2,3% de soins hospitaliers, selon les comptes nationaux de la santé de 2016.

Des audioprothèses très chères. La facture est encore plus lourde pour les audioprothèses. D'après l'autorité de la concurrence, le prix d'un appareil s'élève à 1.500 euros en moyenne par oreille, le patient déboursant 1.000 euros de sa poche, soit un reste à charge de 2.000 euros pour un équipement des deux oreilles.

Mardi dernier, la ministre avait évoqué à l'Assemblée le lancement "dès" cette semaine du "travail et (de) la concertation pour aboutir à un reste à charge zéro dans les domaines de l'optique et des audioprothèses, en sus des négociations entamées mi-septembre dans le secteur dentaire" entre les syndicats de dentistes et l'Assurance maladie.