La télémédecine, "c'est un peu comme l'arrivée du téléphone portable"

© FRANCK FIFE / AFP
  • Copié
Mélanie Nunes, édité par Grégoire Duhourcau
A partir de samedi, la télémédecine se généralise en France. L'objectif est simple : lutter contre les déserts médicaux.

A partir de samedi, toute personne résidant en France pourra consulter son médecin à distance, grâce à une connexion internet. L'arrêté, publié au Journal officiel le 10 août, a pour objectif de développer la télémédecine afin de lutter contre les déserts médicaux.

"Techniquement, pour installer cela dans un cabinet, c'est simple." Il y a encore cinq ans, le docteur Jegou, anesthésiste dont le cabinet se trouve dans la banlieue de Rouen, devait parcourir des centaines de kilomètres pour ses patients. Aujourd'hui, il les interroge et les ausculte à distance à l'aide d'une grosse loupe, qui permet de faire apparaître sur un écran les zones du corps en dix fois plus gros.

"J'ai besoin de pouvoir examiner son cœur, voir son ouverture de bouche parce qu'on a toujours une problématique d'assistance respiratoire à discuter. On va pouvoir le faire en visioconférence. Techniquement, pour installer cela dans un cabinet, c'est simple. C'est un peu comme l'arrivée du téléphone portable dans les foyers français", explique-t-il au micro d'Europe 1.

>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Un quart des consultations du docteur Jegou se déroulent à distance, surtout pour les patients âgés. Ils ne se déplacent plus, sont moins fatigués et, plus étonnant, ils sont captivés par l'écran. La distance oblige le patient et le médecin à être plus concentrés, plus attentionnés.

"On écoute encore mieux son patient." C'est ce que raconte Lydie, qui forme les praticiens à la télémédecine : "On écoute encore mieux son patient puisqu'on ne peut pas le palper. Donc il faut qu'il reproduise à distance l'espace du cabinet médical. Il ne va pas faire une téléconsultation avec toute sa famille autour. On a même des professeurs en médecine qui viennent se former. J'ai dû refuser une dizaine de personnes." Aujourd'hui, ces formations sont très demandées, notamment par les médecins qui exercent dans des déserts médicaux.