Implants Essure : plus d'un millier d'"incidents" signalés depuis 2003

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140.000 exemplaires de cet implant ont été vendus en France depuis 2011. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Entre 2003 et début 2017, plus de 1.000 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement de l'implant du laboratoire Bayer.

Plus d'un millier d'"incidents" liés à la pose de l'implant de stérilisation Essure ont été signalés aux autorités sanitaires depuis 2003, selon un bilan présenté mercredi par l'Agence du médicament (ANSM).

682 problèmes au cours de l'intervention. Entre 2003 et début février 2017, 1.087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif du laboratoire Bayer ou à la survenue d'effets indésirables, a déclaré Brigitte Heuls, directrice des dispositifs médicaux thérapeutiques à l'ANSM, devant un comité d'experts indépendants chargés d'évaluer le rapport bénéfices/risques de l'implant Essure. En tout, 682 problèmes au cours de l'intervention ont été signalés (casse ou non déploiement de ce petit implant en forme de ressort...), tandis que 457 incidents sont survenus ultérieurement, a détaillé Brigitte Heuls.

140.000 implants vendus en France depuis 2011. Parmi les incidents après l'implantation, 40 correspondent à la survenue d'une grossesse, 138 étaient mécaniques (migration de l'implant, perforation d'organes...), 249 de type gynécologiques (saignements et douleurs dans la région abdominale) et 281 d'une autre nature (autre type de douleur, forte fatigue, réaction allergique, dépression...). Certaines femmes ont pu en cumuler plusieurs. Au total, 339 femmes ont subi des effets indésirables post-opératoires, ce qui est "relativement faible par rapport au nombre de poses total", a commenté Brigitte Heuls. Selon l'ANSM, 140.000 implants Essure ont été vendus en France depuis 2011, soit un peu plus de 20.000 par an.

"Recrudescence des signalements." L'autorité sanitaire n'avait jusqu'à présent publié de chiffres d'effets indésirables liés à ce dispositif médical que pour la période 2012-2016 : ils étaient passés de 42 en 2012, à 242 en 2015, puis 162 entre janvier et octobre 2016. "Nous assistons à une recrudescence des signalements", correspondant parfois à des incidents déjà anciens, a observé la Dr Heuls, qui y voit un effet de la médiatisation autour de ce dispositif depuis la plainte déposée en décembre 2016 par deux patientes contre le laboratoire Bayer.

Méthode de "contraception définitive", Essure est un petit implant métallique inséré dans les trompes, où il provoque une cicatrisation qui les obstrue. L'ANSM l'a placé sous surveillance renforcée en 2015, en raison de la recrudescence d'événements indésirables signalés.