Un cas de grippe aviaire H5N1 découvert en Dordogne : doit-on s’inquiéter ?

Grippe aviaire H5N1
Une personne de la direction départementale des services vétérinaires (DDSV) des Alpes-Maritimes effectue des prélèvements, le 18 septembre 2006 à Sophia-Antipolis © VALERY HACHE / AFP
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Un cas de ce virus hautement dangereux pour les volailles a été découvert dans une basse-cour, à Biras, entre Périgueux et Brantôme. 

Un cas de grippe aviaire H5N1 a été dépisté dans une basse-cour en Dordogne, a indiqué mercredi le ministère de l'Agriculture. Le virus a été repéré sur des poules élevées chez des particuliers, à Biras, entre Périgueux et Brantôme, selon la préfecture. Il s'agit du premier cas détecté en France depuis 2007. Identifiée mardi soir par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), cette souche est qualifiée de "hautement pathogène pour les volailles", souligne le ministère dans un communiqué. Et pour les hommes ?

Qu’est-ce que la grippe aviaire H5N1 ? La grippe aviaire est une maladie virale des oiseaux. Elle provoque un très fort taux de mortalité chez les oiseaux d'élevage, comme les poulets, les oies ou les canards par exemple. Le virus se transmet d'oiseaux à oiseaux essentiellement par contamination aérienne. En clair, soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l’exposition à des matières contaminées (par l’intermédiaire de la nourriture, de l’eau, du matériel et de vêtements contaminés). Plus la concentration d’oiseaux est importante, plus le taux de contamination est important. La souche H5N1 du virus est particulièrement pointée du doigt par l’OMS, car c’est l’une des plus dangereuses. En outre, et surtout, elle peut se transmettre au porc et à l’homme. Et elle mute en permanence, ce qui la rend difficilement saisissable.

La France doit-elle s’inquiéter de cette découverte ? La souche H5N1 est redoutable pour les volailles. Mais la France est particulièrement armée contre le virus. Dès qu’il est détecté chez une volaille (manque d’appétit, comportement anormal, réduction de la taille des œufs, mort subite…), le plan national d'intervention sanitaire d'urgence est activé. En Dordogne, par exemple, s’est mise en place une zone de surveillance accrue sur 10 kms autour du foyer détecté. Dans toutes les zones où la présence du virus est soupçonnée, les autorités sanitaires procèdent dans ces cas-là à un abattage massif d’oiseaux.

Il ne fait donc pas, pour l’heure, s’inquiéter outre-mesure pour la santé humaine. La propagation à l’homme ne se fait en effet qu’après un contact direct, rapproché et répété avec la volaille, par voie respiratoire. Si la contagion entre volailles est stoppée nette, l’homme n’a donc pas à s’inquiéter. Il peut également continuer à manger de la volaille, du foie gras ou des œufs en toute tranquillité.

Aujourd’hui, selon l’OMS, la grippe aviaire de type H5N1 a tué un peu plus de 440 personnes dans le monde depuis son apparition chez l’homme en 2003, notamment en Asie, là où des gens vivent directement au contact des volailles. A savoir également que le virus, au stade où il en est aujourd’hui, ne se propage pas d’homme à homme.

Le virus est-il courant en France ? Un premier cas avait été détecté en France sur un canard mort dans l’Ain, en février 2006, probablement importé par un oiseau migrateur. Plusieurs autres cas ont ensuite été découverts entre cette date et 2007, conduisant les autorités à abattre des dizaines de milliers d’oiseaux d’élevages. Aucun homme n’avait été contaminé par le virus à cette époque en France. Depuis 2007, certains cas de grippes aviaire ont été découverts en Europe, notamment un virus de souche H5N8 aux Pays-Bas, transmissible à l’homme. Mais il n’a fait aucune victime humaine. A noter enfin que le virus du H5N1 est différent de celui de la grippe A H1N1, qui est une maladie respiratoire de l'être humain, et qui a lui tué des centaines de patients en France entre 2009 et 2010.