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Pour tenter d'apaiser la colère dans les services des urgences, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, dévoilera lundi des mesures chocs. Quelques-unes sont déjà connues.

Depuis six mois, les services des urgences dans les hôpitaux sont en grève. Près de 250 établissements sont mobilisés, soit plus de la moitié des services en France. Pour mettre fin à la crise, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, annoncera lundi une nouvelle série de mesures, après celles déjà présentées la semaine dernière

Des lits seront rouverts dans certains hôpitaux

"La première mesure, c'est la fin d'un tabou : on va rouvrir des lits à l'hôpital, sous conditions et dans certaines régions", explique au micro d'Europe 1 Anne-Laure Barret, journaliste au Journal du dimanche, qui a révélé ce dimanche certaines mesures prévues par la ministre. "Plusieurs centaines de millions d'euros" devraient être consacrés à cela, selon le JDD.

Un nouveau métier de "gestionnaire de lits", le "bed manager", qui aura la responsabilité de pister les lits disponibles dans son hôpital et dans les établissements alentours, devrait également être créé. Il s'agira, également, de renforcer la formation des infirmièr(e)s des urgences, pour qu'ils acquièrent de nouvelles compétences : faire des points de suture ou prescrire des radios, par exemple. Autant de gestes qu'ils n'ont pas le droit de faire aujourd'hui.

Moins de vacataires et un nouveau mode de financement 

Autre mesure majeure attendue : celle concernant les médecins intérimaires. Dans de nombreux petits hôpitaux ruraux, des praticiens vacataires sont parfois payés jusqu'à 2.000 euros la journée. La ministre veut réduire leur nombre afin de dégager des marges de manœuvre pour faire tourner les autres services.

Agnès Buzyn veut également changer le modèle de financement des services d'urgence, en mettant fin au paiement à l'acte. Une dernière mesure est également à l'étude : mettre en place un numéro d'urgence unique de secours regroupant le SAMU, la Police et les Pompiers, mais les médecins et les soldats du feu ne sont pas d'accord sur les modalités de ce regroupement.

"La ministre ne négocie pas vraiment"

"Agnès Buzyn a préparé un plan d'ampleur. Une vraie réforme structurelle telle qu'il n'y en a pas eu depuis 30 ans", affirme Anne-Laure Barret.

Mais rien ne garantit du succès de ces mesures : Hugo Huon, le président du collectif Inter-urgences, estime qu'Agnès Buzyn "ne négocie pas vraiment". Dans le JDD, il dit réfléchir à de nouveaux arrêts-maladies groupés pour faire pression sur le gouvernement.