Fumer c’est huit ans d’espérance de vie en moins

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Alexis Toulon
SANTE - Une étude comparative belge entre fumeurs et non-fumeurs chiffre les effets du tabagisme sur la santé.

Fumer tue. Une réalité marquée noir sur blanc sur tous les paquets de cigarettes, mais qui ne précise cependant pas un point : le temps que cela prend. Une étude belge vient remédier à ce manque d’information en comparant l’espérance et la qualité de vie des fumeurs, ex-fumeurs et des non-fumeurs. En moyenne, le premier vit huit ans de moins que le dernier.

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Une étude très large. "Notre étude évalue les effets du tabagisme sur l’espérance de vie à 30 ans, ainsi que les gains ou pertes d’espérance de vie chez les non-fumeurs, les fumeurs et les ex-fumeurs", précise le Prof. Dr Herman Van Oyen, directeur du département Santé publique et Surveillance du WIV-ISP. L’étude différencie deux types de résultats sur la santé : "l’espérance de vie sans incapacité - autrement dit, en bonne santé – et, d’autre part, l’espérance de vie avec incapacité et avec incapacité sévère, c’est-à-dire nécessitant l’aide d’une personne extérieure".

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Arrêter de fumer un vrai gain pour la santé ? L’étude montre que les fumeurs vivent en moyenne près de huit ans de moins (7,87 pour les hommes et 8,17 pour les femmes) que les non-fumeurs et les ex-fumeurs limitent la casse, avec un peu plus de deux ans et demi de moins en moyenne (2,68 et 2,59 ans).

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Fumer tue et nuit à la qualité de vie. Outre le risque de mortalité, l’étude s’intéresse à la qualité de vie des fumeurs. Evidemment, les ex-fumeurs vivent moins longtemps en bonne santé (environ trois ans) que les non-fumeurs et le verdict est encore pire pour les fumeurs : 6,8 ans de moins en bonne santé que les non-fumeurs. L’étude pointe une certaine logique dans ces résultats : le tabac a un tel effet sur la santé que l’espérance de vie est inévitablement raccourcie, même après un arrêt complet.

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Une méthodologie originale. L’étude part du principe que les fumeurs âgés de 30 ans ou plus peuvent être considérés comme des ‘fumeurs à vie’ et que la probabilité de commencer à fumer après 30 ans est très faible. Elle se concentre donc sur cette population. De plus, l’échantillon couvre à la fois les données sur le tabagisme, sur les problèmes de santé et sur la mortalité. Les données relatives au tabagisme et aux problèmes de santé ont été obtenues grâce aux Enquêtes de Santé 1997 et 2001 qui ont été menées par le WIV-ISP en Belgique. Les chercheurs ont ensuite croisé ces résultats avec les données relatives à la mortalité en déterminant précisément le nombre de décès survenus chez les répondants dix ans après.