De l’intérêt de détecter la dyslexie le plus tôt possible

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Les médecins insistent sur la nécessité de diagnostiquer le plus tôt possible les troubles de la dyslexie. © THOMAS SAMSON / AFP
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R.D. avec Mélanie Gomez
TÉMOIGNAGE - A l’occasion de la Journée nationale des "dys", samedi, Nicolas, dyslexique diagnostiqué à 16 ans seulement, raconte ses difficultés. 

Dyslexiques, Dysphasiques, Dysorthographiques, Dyscalculiques ou encore Dyspraxiques..., on estime à 10% de la population le pourcentage de personnes atteintes par au moins l'un de ces troubles d’origine neurologique, qui entraînent difficultés dans la lecture et l'écriture, difficultés d'articulation, retards de langage, maladresse des gestes. A l'occasion de la journée de sensibilisation des "Dys", samedi, les professionnels de santé insistent sur l'importante d'un diagnostic le plus précoce possible. Et sur la nécessité  de traiter les enfants le plus tôt possible pour éviter que ces troubles n'impactent trop leur scolarité voire leur vie future. Car les conséquences peuvent être lourdes. Exemple avec Nicolas, 38 ans, qu’Europe 1 a rencontré.

"J’étais en moyenne à 45-50 fautes par dictée". Nicolas a appris qu'il était dyslexique à l'âge de 16 ans seulement.  Du coup, il a toujours été dernier de la classe, sans jamais comprendre pourquoi les lettres, les syllabes se mélangeaient dans sa tête et surtout sur le papier. Résultat toute sa scolarité a été une catastrophe. "J’étais en moyenne à 45-50 fautes par dictée", raconte-t-il. "Jamais la moyenne parce que vous perdez tous les points d’orthographe, tous les points de propreté, parce que vous faites des ratures et tout s’enchaîne. Mes parents, ça ne les a jamais inquiétés. Je pense qu’ils se sont surtout dit que j’étais une énorme feignasse et que je n’en foutais pas une", déplore Nicolas.

"Vous écrivez jamais une lettre, parce que vous avez honte". Et même une fois la dyslexie tardivement dépistée, une orthophoniste lui explique à l'époque qu'à 16 ans, il est trop tard pour faire quelque chose. Du coup, même s'il a su s'adapter, Nicolas en  subit encore les conséquences dans sa vie d'adulte. "Vous écrivez jamais une lettre, parce que vous avez honte, tout simplement", témoigne-t-il. "Je ne peux pas écrire aux administrations parce que je suis incapable de faire trois phrases sans m’y reprendre à 20 fois pour ne pas faire de fautes d’orthographe, donc je demande à ma femme de les écrire pour moi. A l’école, pour mon fils, je ne peux pas écrire une lettre au directeur ou à une maîtresse, parce que sinon il va me falloir six jours. Tout prend cent fois plus de temps. C’est très difficile à gérer", conclut Nicolas.

Premiers troubles au CP. Pour éviter que la situation de Nicolas ne se reproduise, la solution, c'est évidemment de dépister la dyslexie le plus tôt possible. En général, c'est au CP que les premières difficultés apparaissent, même si le diagnostic est plus sûr au CE1. Un enfant qui tâtonne ou fait des inversions au début du CP, c'est normal, mais si cela persiste au CE1, mieux vaut consulter un médecin, qui prescrira un bilan orthophonique.