Chirurgie gastrique : risque accru de suicide chez les obèses

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N.M. avec AFP
Les chercheurs préconisent un suivi sur la longue durée des patients ayant bénéficié d'une chirurgie gastrique. 

Des personnes obèses ayant subi une chirurgie gastrique pour perdre du poids ont 50% plus de probabilité de faire une tentative de suicide qu'avant l'intervention, selon une étude publiée mercredi dans la revue médicale américaine JAMA Surgery. Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont épluché les dossiers médicaux de 8.815 patients canadiens suivis pendant six ans, à savoir trois ans avant et trois ans après l'intervention. La chirurgie gastrique consiste à réduire la capacité de l'estomac par la pause d'un anneau ou à limiter l'absorption des aliments par une partie des intestins avec un pontage.

Troubles mentaux déjà présents. Dans ce groupe, 111 personnes ont été prises en charge aux urgences hospitalières pour 158 tentatives de suicide au total. Les scientifiques ont mis en lumière qu'un tiers avaient eu lieu avant l'intervention, et les deux-tiers dans les trois ans l'ayant suivi, soit un accroissement de 50% du risque. La majorité des tentatives de suicide a été commise par des personnes ayant souffert de troubles mentaux dans le passé, ont constaté les auteurs.

Amélioration du moral pour d'autres. De précédentes études avaient déjà montré que les suicides étaient nettement plus fréquents chez les personnes ayant subi cette opération que dans le reste de la population. Elles n'avaient pas déterminé si cela résultait de l'intervention elle-même ou du taux élevé de problèmes mentaux liés à l'obésité. Mais selon d'autres études, un grand nombre d'obèses ont fait part d'une amélioration de leur moral et de leur estime de soi après cette chirurgie. Une petite minorité a cependant souffert d'une aggravation de leur dépression et des troubles alimentaires.

Suivi sur la longue durée. Les chercheurs canadiens ont souligné que les tentatives de suicide se sont produites pour la plupart entre les deuxième et troisième années après l'opération. Ce qui montre la nécessité d'un suivi plus long de ces patients, ont-ils conclu.