Cette mystérieuse "maladie X" qui pourrait être le prochain fléau mondial

Au même titre que le virus Ebola, la "maladie X" constitue une menace mondiale pour la santé publique, selon l'OMS.
Au même titre que le virus Ebola, la "maladie X" constitue une menace mondiale pour la santé publique, selon l'OMS. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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T.M.
L'OMS vient d'ajouter la "maladie X" à la liste des affections susceptibles de causer un danger international. Pourtant, elle n’a pas encore été identifiée.

Elle n'existe pas encore, mais fait déjà planer une menace inédite à l’échelle de la planète. Son nom : la "maladie X". Comme Ebola ou le virus Zika avant elle, cette mystérieuse affection figure depuis peu au très officiel plan d’action prioritaire de recherche et développement contre les maladies, dressé chaque année par l’Organisation mondiale de la Santé. L’épidémie, encore virtuelle, permet à l’OMS de se préparer au pire. 

"Quelque chose de jamais vu". "L’histoire nous dit que la prochaine grande pandémie sera quelque chose de jamais vu", a prévenu John-Arme Rottinger, directeur général du Conseil norvégien de la recherche et conseiller scientifique à l’OMS, dans les colonnes du quotidien britannique The Telegraph. Si jusqu'ici, l'institut onusien s'attachait surtout à traiter et contrôler des maladies spécifiques, cette fois-ci, le paradigme a donc changé.

 

Les neuf maladies pouvant provoquer une urgence de santé publique, selon l'OMS :

  • La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF)
  • Le virus Ebola et le virus de Marburg
  • La fièvre de Lassa
  • Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)
  • Les maladies henipavirales
  • La fièvre de la vallée du Rift (RVF)
  • La maladie X

Tuer la pandémie dans l'œuf. "La maladie X a été incluse dans la liste, pas pour nous terrifier, mais pour veiller à ce que la communauté mondiale de la santé soit prête à s’attaquer à toutes les menaces prévisibles et imprévisibles", a ainsi déclaré l’OMS sur son site internet. "Nous voulons être sûrs d'être prêts, d'avoir des vaccins et des diagnostics qui pourront s'adapter. Nous voulons développer des systèmes prêts à l'emploi qui pourront traiter toutes sortes de maladies", poursuit John-Arne Rottingen au Telegraph. Un peu comme une ville qui construirait des barrages en prévision d'une inondation.

Ce que n'a pas toujours fait l'institution par le passé. En 2014, le virus Ebola a d'abord échappé à tout contrôle. L'OMS n'a alors qualifié l'épidémie d'"urgence de santé publique de portée mondiale" que sept mois après l'apparition des premiers cas. En un peu plus de deux ans, la maladie a finalement causé la mort de quelque 11.000 personnes en Afrique de l'Ouest.

Risque de contamination d'origine animale. Reste à découvrir l'origine de cette fameuse "maladie X". D'un laboratoire, suite à une erreur de manipulation génétique, voire même à un acte terroriste ? Possiblement. Pour l'OMS, elle a surtout de grandes chances de provenir de sources animales, comme 70% des maladies découvertes au 20ème siècle. Le virus Ebola, pour le reprendre en exemple, pourrait avoir été causé par une morsure de chauve-souris en Guinée, selon plusieurs chercheurs.

Ceux-ci sont désormais plus vigilants que jamais. Sans oublier pour autant les maladies déjà existantes. À l’occasion de la publication de sa liste, l’OMS a ainsi invité les institutions à poursuivre leurs efforts sanitaires contre les autres grandes maladies infectieuses telles que le VIH, le paludisme, la tuberculose ou la fièvre jaune.