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Virginie Salmen, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Une étude réalisée conjointement par 120 experts et publiée jeudi dans la revue britannique The Lancet s’intéresse au futur d’un bébé né 2019 selon deux scénarios : si les promesses de l’accord de Paris sont tenues, ou si la hausse globale de la température de la Terre reste sans contrôle.

C'est une autre façon de sensibiliser chacun d'entre nous au réchauffement climatique. Une étude publiée jeudi matin dans la prestigieuse revue scientifique médicale britannique The Lancet s'intéresse aux conséquences de l'augmentation de la température globale de la Terre sur la vie de nos enfants. Cette étude a été réalisée par 120 experts de 35 institutions dont l'Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, et elle s’intéresse aux événements auxquels un bébé né en 2019 sera confronté si l'accord de Paris, dont les Etats-Unis sont récemment sortis, est respecté ou non. 

Il y a deux scénarios. Le premier, c’est si l’on reste sous la barre d'1,5 degré de réchauffement climatique, c'est-à-dire si le monde entame une transition écologique radicale. Un enfant né aujourd'hui vivra la fin de l'utilisation du charbon - ce qui une bonne nouvelle pour les émissions de CO2 - quand il aura 6 ans. A l'âge de 21 ans, les toutes dernières voitures essence et diesel auront été vendues. Et à la trentaine, la France sera parvenue à la neutralité carbone, c'est-à-dire pas plus d'émissions que ce que la Terre peut absorber.

"La population se sent concernée par l’argument de la santé"

Ça, c'est le scénario optimiste. Et cette figure du bébé né en 2019, c'est ce qu'ont trouvé les chercheurs pour sensibiliser les citoyens. "L’idée d’avoir voulu prendre l’échelle d’un bébé, elle tient au fait que la population se sent concernée par l’argument de la santé", explique Anneliese Depoux, du centre Virchow-Villermé, qui a contribué à ce rapport. "Il y a une portée très efficace."

En revanche, si on continue sur la trajectoire actuelle, ce bébé, avec des poumons en formation, respirera un air de plus en plus toxique. Résultat : plus de risque d'asthme, de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. En outre, le prix de la nourriture augmentera. Le rendement du maïs a d’ailleurs déjà baissé de 20% environ, par rapport aux années 1960. Et à ses 70 ans, les températures auront déjà augmenté de 4 degrés !