Vélo, jardinage... le 2e patient greffé vit une deuxième jeunesse

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Noémi Marois et Mélanie Gomez , modifié à
Selon ses médecins, il mène la vie de monsieur Tout-le-monde huit mois après avoir reçu un cœur artificiel Carmat.

Huit mois seulement après l'intervention chirurgicale, sa vie est presque normale. Le second patient ayant bénéficié d'une greffe de cœur artificiel en août 2014 mène en effet, si l'on en croit ses médecins, la vie de monsieur Tout-le-monde. De quoi se féliciter pour les créateurs du cœur artificiel Carmat qui marche sur batterie et mime à la perfection le fonctionnement d'un cœur naturel. En 2015, c'est deux autres patients qui devraient être implantés à Paris ou au CHU de Nantes. Mais pour Daniel Duveau, un des responsables de ce programme interrogé sur Europe 1 vendredi, il n'est pas exclu d'élargir l'expérimentation "à d'autres hôpitaux et peut-être en Europe" avant d'envisager une possible commercialisation.

"Il tond sa pelouse". Le second patient porteur d'un cœur Carmat vit une deuxième jeunesse, si l'on en croit ses médecins. Son quotidien ? "C'est celui de nous tous", avance Daniel Duveau, professeur émérite de chirurgie cardiaque à Nantes qui a participé à l'implantation de ce deuxième patient. Lors de la dernière tempête, il est même '"aller ramasser les bois morts dans son jardin". "Il tond aussi sa pelouse et passionné d'armes, il a repris des séances de tirs au sein d'un club", ajoute-t-il. 

Vélo aujourd'hui et peut-être du judo bientôt. L'homme de 68 ans qui est à la retraite étonne même ses médecins rapporte Daniel Duveau : "Dans le cadre de sa rééducation, nous lui avons fait faire un certain nombre d'activités physiques dont du vélo d'appartement et lors de notre dernière rencontre, il nous a dit 'bien sûr, j'ai un vélo, un vélo traditionnel et j'en fais mais simplement, rassurez-vous, j'évite les grosses côtes'". L'homme, simplement, "souhaite reprendre la vie qu'il avait avant", explique le médecin.

"C'était un homme actif, sportif". Au point que ceinture noire de judo, l'homme souhaite reprendre ce sport de combat. Les médecins lui ont quand même annoncé qu'il lui fallait leur autorisation avant de refouler un tatami. 

Deux batteries, six heures d'autonomie. L'homme se déplace donc sans problème et va même déjeuner chez son fils à 70 kilomètres de chez lui. La seule contrainte ? Amener partout où il va une sacoche qui pèse trois kilos et qui contient deux batteries qu'il change lui-même. Grâce à elles, le patient peut vivre en autonomie pendant six heures avant de devoir les recharger. 

74 jours de survie pour le premier implanté. Pour le premier patient implanté du cœur artificiel Carmat en décembre 2013, les choses n'ont pas aussi bien tournées. Au bout de trois semaines, l'homme âgé de 76 ans avait du être réopéré mais n'est ensuite jamais sorti de sa réanimation jusqu'à son décès, soit 74 jours de vie avec son nouveau cœur. L'équipe médicale avait conclu à un décès multifactoriel dû à la fois à l'âge du patient, à sa maladie avancée et à son état général plus atteint que ce que les médecins avaient supposé. 

Malgré cette issue fatale, ils n'avaient pas considéré cette première greffe comme un échec car le critère de réussite selon eux était la survie à 30 jours. 

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