Bébés siamois : est-il toujours possible de les séparer ?

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DECRYPTAGE - La semaine dernière, des bébés siamois ont été séparés avec succès à l’hôpital Necker à Paris. Un phénomène extrêmement rare. 

Hassane et Boubacar sont restés quatre mois et demi collés. Reliés au niveau de l’abdomen sur 20 centimètres, les deux bébés guinéens ont été séparés la semaine dernière à Paris grâce à un exploit chirurgical à l’hôpital Necker.

Comment se forment les siamois ? D’après les chiffres de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris en 2009, les cas de bébés siamois sont extrêmement rares : 1 grossesse sur 50.000 à 100.000. La plupart du temps, il s’agit de filles. Mais comment se forment justement ces bébés siamois ? C’est une question de timing dans le développement de l’embryon. Quand l’œuf se divise accidentellement au début de la grossesse, soit les jumeaux auront un placenta chacun, soit ils partageront le même placenta, soit ils partageront des organes en commun.

Existe-t-il de nombreux cas de bébés siamois ? En Europe, les cas de bébés siamois restent très rares. "Il y a des échographies anténatales et les malformations importantes donnent très souvent lieu à des interruptions de grossesse", explique à Europe 1 Christophe Chardot, l’un des sept chirurgiens pédiatriques à l’hôpital Necker qui a participé à l’opération sur les bébés siamois guinéens. "Certains bébés siamois survivent dans des pays où les examens durant la grossesse sont assez limités", des pays très souvent sous-développés. Le cas des bébés Guinéens renforce cette hypothèse. Fatoumata, la mère d’Hassane et Boubacar était persuadée qu’elle accoucherait de jumeaux.                              

Dans quel cas peut-on séparer des siamois ? Les bébés siamois sont donc très rares à naître. Et quand la grossesse va jusqu’au terme, peut-on toujours les opérer ?"Cela dépend des organes qui sont en commun", nous explique le Professeur Chardot, chirurgien pédiatrique à l’hôpital Necker. "Si on peut diviser un organe commun pour en créer deux complètements fonctionnels, l’opération est envisageable. Chaque couple de siamois est différent et nous devons adapter la stratégie chirurgicale en fonction des organes partagés", poursuit-il. "Il y a bien évidemment des cas où il n’existe aucune solution, quand les siamois sont reliés par la tête, par exemple".