Anne-Laure, séropositive de naissance

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Marion Sauveur avec Marc-Olivier Fogiel , modifié à
TEMOIGNAGE - Anne-Laure a grandi avec la maladie. Aujourd’hui, elle aimerait donner la vie.

"Je suis née avec cette maladie. J’ai grandi avec. J’ai grandi avec le traitement, le fait d’aller à l’hôpital, prendre des médicaments. Cela fait partie de mon quotidien. Je ne me pose pas de questions", raconte Anne-Laure, 21 ans. Elle a contracté le sida in utéro, dans le ventre de sa mère. Ses parents, eux, ont appris qu’ils étaient séropositifs pendant les examens médicaux à la maternité.

Un extrait de son interview accordée à Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1 : <iframe class="video" src="http://www.europe1.fr/embed/file/video/Infos/Sante/Seropositive-a-la-naissance-157524.mp4" frameborder="0"></iframe>

Traitée depuis toujours

C’est à l’âge de neuf mois qu’Anne-Laure a débuté le traitement. "Mon médecin a insisté auprès de mes parents pour que je prenne un traitement dès la naissance. Mes parents avaient des réticences : on ne donne pas comme ça des médicaments à un nourrisson", explique-t-elle.

Quant à poser un nom sur la maladie, ça ne s’est pas fait tout de suite. "J’ai toujours su que j’étais malade, plus fragile que les autres, immunodéficiente. Quand on est petit ce vocabulaire ne nous parle pas beaucoup. Je ne mettais pas le mot séropositivité sur la maladie. Il fallu attendre mes 14 ans", confie Anne-Laure.

Les soins au quotidien

Pas facile de vivre au quotidien avec la multithérapie. "Les difficultés au quotidien, c’est en terme d’organisation, mais aussi d’effets secondaires. Moi j’ai la chance de ne pas avoir beaucoup d’effets secondaires. J’ai la lipodistrophie - une mauvaise répartition des graisses - et la fatigue. Mais il y a des personnes qui ont d’autres complications", assure-t-elle.

La maladie, "ce n’est pas un tabou. Je n’ai jamais voulu en faire un secret et m’en cacher", assure-t-elle sur Europe 1. "Je ne me présente pas : ‘bonjour, je m’appelle Anne-Laure, j’ai 21 ans, je suis séropositive de naissance’. La maladie ne fait pas partie de ma carte d’identité", dit-elle. "J’ai construit mes relations sur une base de confiance et de transparence", explique Anne-Laure. "Lutter contre les représentations qui est mon combat prioritaire", indique-t-elle. Avant d’ajouter : "toute l’année, le combat continue".

L’avenir

Grâce à la recherche, il est possible aujourd’hui d’être séropositive et de donner la vie sans transmettre le virus. Et c’est ce que souhaite Anne-Laure : "J’aimerais bien être maman. Avoir un enfant qui a mon sang mais pas ce qu’il y a dans mon sang. Il y a des protocoles qui sont en place pour accompagner les femmes séropositives dans leur grossesse. Et ca fonctionne très bien".

- L’intégralité de l’interview