Une Française sur trois a déjà eu recours à l'IVG

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40 ANS APRES - Depuis 1975, les interruptions volontaires de grossesse sont en perte de vitesse. Mais cette baisse est beaucoup moins nette ces dernières années. 

Dans deux jours, la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) soufflera ses 40 bougies. A cette occasion, l'Institut national d'études démographiques (Ined) publie une vaste étude sur le sujet. Premier enseignement : si les femmes ont moins recours à l'IVG, les avortements répétés sont plus fréquents.

33% des Françaises ont déjà eu recours à l’IVG. Le nombre d’IVG a reculé mais timidement depuis 1975.  "Après avoir diminué de 1975 à 1995, le recours à l'IVG a légèrement augmenté avant de se stabiliser à la fin des années 2000", résume l'Ined. Aujourd'hui, une Française sur trois (33 %) a recours une fois ou plus à l'IVG dans sa vie. Près de 210.000 avortements ont été recensés en France en 2011.

Plus d’avortements à répétition. Les femmes ayant déjà avorté le font plus souvent à plusieurs reprises, même si le phénomène reste "faible en France" puisque, en 2011, seulement "9,5% des femmes ont recours deux fois à l'IVG, et 4,1% trois fois ou plus au cours de leur vie". 

L’IVG ne se fait pas plus tard. Autre enseignement de cette étude : la loi de 2001 qui a allongé la durée maximale de grossesse pour une IVG à 12 semaines, contre 10 auparavant, "n'a eu pour effet ni un allongement durable de la durée moyenne de grossesse au moment de l'IVG, ni une augmentation du recours à l'IVG". A l'inverse, la diffusion de l'IVG médicamenteuse a favorisé un raccourcissement des durées de grossesse au moment de l'IVG, qui s'établissaient à 6,4 semaines en moyenne en 2011, contre 7,1 en 2002 et 6,8 en 1990. 

L'IVG médicamenteuse de plus en plus pratiquée. En 2004, un décret a permis aux femmes de recourir à l'IVG médicamenteuse dans le cadre de la médecine de ville (hors hôpital et cliniques). Depuis 2008, cette forme d'IVG est la plus fréquente. Elle représentait ainsi plus de la moitié (55%) des IVG en 2011.