Santé : les délais d’attente s’allongent

Selon les personnes interrogées, il faut en moyenne patienter 51 jours pour un gynécologue, 38 pour un dermatologue, 29 ou 28 pour un cardiologue, un ORL, un psychiatre ou un rhumatologue.
Selon les personnes interrogées, il faut en moyenne patienter 51 jours pour un gynécologue, 38 pour un dermatologue, 29 ou 28 pour un cardiologue, un ORL, un psychiatre ou un rhumatologue.
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Tugdual de Dieuleveult avec AFP , modifié à
58% des Français ont renoncé à consulter un médecin spécialiste en raison des délais d'attente.

Jusqu’à 103 jours d’attente pour un ophtalmologiste, c’est le constat d’un sondage Ifop pour le cabinet conseil Jalma, publié dans le journal du Dimanche (JDD). Si ce constat est alarmant, le renoncement de certains Français l’est encore plus quand 58% d’entre eux décident de ne pas prendre rendez-vous avec un médecin spécialiste en raison du délai d’attente trop long.

Entre un et deux mois d’attente

Selon les personnes interrogées, il faut en moyenne patienter 51 jours pour un gynécologue. 51 jours c’est presque deux mois. Il faut compter 38 jours pour un dermatologue, 29 ou 28 pour un cardiologue, un ORL, un psychiatre ou un rhumatologue.

Il faut parfois plus de temps, selon le sondage, pour obtenir une consultation d'un spécialiste en milieu hospitalier qu'en libéral : 31 jours pour un cardiologue hospitalier, 29 jours pour un libéral, 21 jours pour un radiologue en hôpital, 13 jours pour un libéral.

Quand l'attente semble trop longue, il reste la solution des urgences hospitalières : 27% des sondés avouent y avoir eu recours pour des raisons de délai ou de coût.

Renoncer à un rendez-vous quand l’attente est trop longue

Si 58% des personnes interrogées disent avoir renoncé au moins une fois à un rendez-vous avec un spécialiste à cause des délais, elles sont 33% à l'avoir fait plusieurs fois. Quelque 28% ont renoncé à cause de l'éloignement géographique.

Pour voir un médecin généraliste, le délai est beaucoup plus court. Il faut "seulement" compter quatre jours. Toutefois, 15% des sondés disent avoir renoncé à un rendez-vous avec un généraliste en raison de la distance à parcourir pour se rendre à son cabinet.

Praticiens et patients ne sont pas disponibles aux mêmes moments

La perception de ces délais d'attente est cependant différente selon qu'on interroge les patients et les praticiens. En effet, le cabinet Jalma a mené une enquête auprès de 600 médecins qui donne des résultats différents.

"On constate un fort décalage entre la perception des Français et la réalité. Les délais de rendez-vous proposés par les médecins sont beaucoup plus courts. Ce qui veut dire que les praticiens et leurs patients ne sont pas disponibles aux mêmes moments", analyse dans le JDD Mathias Matallah, président de Jalma. Et de proposer que les spécialistes s'adaptent aux horaires de leurs patients: "Beaucoup vont détester ce parallèle mais les spécialistes doivent faire la révolution du service sur le modèle de la grande distribution", argumente-t-il.

Détérioration et désertification

L’autre constat de cette enquête montre que la grande majorité des Français estiment que l’accès aux soins dans l'hexagone va se détériorer. Ils sont 83% à le penser, contre seulement 5% d’optimistes.  

D’autre part, c’est la répartition des médecins, généralistes comme spécialistes, qui est assez mal vécu par les Français. 77% d’entre eux jugent mauvaise la répartition des généralistes sur le territoire. Ce chiffre atteint 87% pour les spécialistes. Pourtant, selon les experts, il n’existe pas de pénurie de médecins en France pour justifier cette répartition aléatoire. Malgré ce constat, 65% des Français restent persuadés que le pays ne compte pas assez de médecins.