Nobel de médecine : les lauréats ont découvert le "GPS du cerveau"

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Les Norvégiens May-Britt Moser et Edvard Moser et l'Anglo-américain John O'Keefe sont récompensés pour leurs travaux sur le cerveau. 

L'INFO. Le prix Nobel de médecine 2014 a été décerné à l'Anglo-américain John O'Keefe et aux Norvégiens May-Britt et Edvar Moser pour leurs travaux sur le sens de l'orientation du cerveau, a annoncé le comité Nobel, lundi. "Leurs découvertes (...) ont résolu un problème qui a mobilisé les philosophes et les scientifiques pendant des siècles", insiste le jury dans son communiqué. 

Un GPS interne dans notre cerveau. Les lauréats ont été récompensés pour leurs découvertes sur les "cellules qui constituent un système de géoposition dans le cerveau".  

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Comment ça marche ? Ce "GPS interne" au cerveau permet de s'orienter dans une pièce, démontrant le fondement cellulaire d'une fonction cognitive supérieure. Grâce à lui, nous pouvons répondre à des questions simples, telles que "Comment savons-nous où nous sommes? Comment réussissons-nous à trouver le chemin d'un lieu à un autre ? Et comment stockons-nous cette information d'une manière telle que nous puissions immédiatement trouver le chemin la fois suivante où nous empruntons la même route ?"

30 ans de recherche. John O'Keefe a découvert en 1971 le premier composant de ce GPS. Il a fallu attendre 2005 pour que le couple de Norvégiens May-Britt et Edvard Moser identifient un autre composant clé de ce système, des cellules nerveuses qui créent un système de coordonnées pour déterminer les positions.

A quoi leurs travaux vont servir ? Leurs recherches pourraient aider à mieux comprendre le mécanisme qui sous-tend la perte des repères spatiaux touchant les malades d'Alzheimer. "Le mécanisme de l'orientation spatiale est l'une des premières capacités à être altérées dans la maladie d'Alzheimer" souligne Etienne Save, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de neurosciences cognitives, basé à Marseille. Pour Edvard Moser, ces recherches pourraient "bénéficier dans dix ou 20 ans aux malades d'Alzheimer" et "aider à long terme à comprendre comment le cerveau fonctionne en général".