Deux expertises médicales ont été ordonnées mercredi par le juge des référés du tribunal de grande instance de Nanterre, saisi par deux hommes ayant pris du Mediator et qui doivent subir une opération de chirurgie cardiaque lourde fin février. Le tribunal a désigné quatre médecins indépendants pour éviter tout conflit d'intérêt, dont le chef du service cardiologie de l'hôpital universitaire de Liège (Belgique) et un anatomo-pathologiste qui sera chargé d'analyser les lésions macroscopiques et microscopiques des valves endommagées.
Antidiabétique détourné comme coupe-faim et retiré du marché en 2009 après 33 ans de commercialisation, le Mediator serait responsable de 500 à 2.000 morts, selon diverses études. Cinq millions de malades l'ont utilisé. Alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte fin novembre par le parquet de Paris qui a déjà recueilli 300 plaintes, trois citations directes pour "tromperie aggravée", délivrées notamment à l'encontre des laboratoires Servier, doivent faire l'objet d'une consignation vendredi devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre.