Loi santé : Touraine ne lâchera pas sur le tiers payant

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avec AFP , modifié à
OPÉRATION DÉMINAGE - La ministre de la Santé Marisol Touraine essaie de désamorcer la grogne des médecins. 

Marisol Touraine veut calmer le jeu. Depuis l’annonce du projet de loi qui s’attaque au tabagisme, à l’alcoolisme et qui tend à améliorer l’accès aux sois, la ministre des Affaires sociales et de la Santé  doit faire face à la grogne des médecins. Ces derniers ont notamment prévu un mouvement de grève à Noël. Dans une interview au Figaro, elle tente de désamorcer cette fronde syndicale et se dit prête à "préciser et améliorer la loi".

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Reprises des discussions mi-décembre. "Je vais rencontrer à nouveau l’ensemble des acteurs concernés d’ici la mi-décembre de poursuivre la concertation déjà engagée", a assuré Marisol Touraine au Figaro, répondant ainsi favorablement au souhait du Conseil de l'Ordre des médecins. L'organisme professionnel avait réclamé la semaine dernière une nouvelle concertation sur le projet de loi, présenté en Conseil des ministres à la mi-octobre, le jugeant "inacceptable en l'état".

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Touraine ne cède pas sur le tiers payant. En revanche, Marisol Touraine n'entend pas céder sur la généralisation à tous les assurés d'ici 2017 du tiers payant, c'est-à-dire la dispense d'avance de frais lors d'une consultation dans un cabinet. Cette mesure phare du projet de loi Santé a provoqué la grogne des syndicats de médecins, qui appellent à la grève pour les fêtes de Noël. Ils estiment que la gratuité apparente de l'acte "déresponsabilisera" le patient et le poussera vers une surconsommation. "J'introduirai dans la loi des garanties aux médecins sur le tiers payant", assure la ministre, qui précise que "les coûts de gestion seront totalement maîtrisés et les délais de paiement des médecins par l'Assurance maladie n’excéderont pas quelques jours".

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Et sur la consultation à 25 euros ? "S'il faut ajuster, préciser, améliorer les aspects de cette loi, je le ferai", promet la ministre de la Santé. Mais les généralistes réclament également une revalorisation de leur consultation à 25 euros, contre 23 euros actuellement. La ministre a fait valoir que ce sujet n'avait "rien à voir avec la loi" santé, les tarifs médicaux étant négociés entre les médecins et l'Assurance-maladie.