Le moustique-tigre surveillé de près

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Europe1.fr (avec AFP)
Vecteur du chikungunya et de la dengue, il a été localisé dans deux quartiers de Marseille.

L’aedes albopictus, plus communément appelé le moustique-tigre, prend ses quartiers en France. Vecteur potentiel du chikungunya et de la dengue, l’insecte fait l'objet pendant la saison estivale d'une surveillance particulière dans trois départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

A l'origine de cette vigilance, un arrêté ministériel, publié début avril au Journal officiel, qui qualifiait les Alpes-Maritimes, le Var et les Bouches-du-Rhône de "départements où les moustiques constituent un danger pour la santé des populations" car "dans ces départements, le risque d'une circulation autochtone de la dengue ou du chikungunya suite à l'introduction du virus par un voyageur malade est possible", précisait-on à la direction générale de la Santé.

Localisé à Marseille

Pour qu'il y ait un cas autochtone de chikungunya ou de dengue, il faut qu'un moustique-tigre femelle pique une personne malade (revenant par exemple de l'océan Indien ou des Antilles) puis pique d'autres personnes, leur transmettant ainsi la maladie. Or, 24 cas de dengue et un cas de chikungunya ont été importés par des voyageurs en Paca depuis le début de l'année, a indiqué mercredi Jean-Jacques Coiplet, de l'Agence régionale de Santé.

En outre, l'aedes albopictus a été localisé "en très faible quantité" dans deux quartiers de Marseille, La Valentine (XIe arrondissement) et Saint Barnabé (XIIe arrondissement), a dit mercredi le directeur de cabinet du préfet des Bouches-du-Rhône. L'hypothèse d'un cas autochtone n'est donc pas à exclure même si les risques d'une présence concomitante d'un cas importé et d'un aedes albopictus restent minimes.

Un plan de lutte en place

Mais cette possibilité n’est pas à écarter car "l'implantation du moustique aedes albopictus s'aggrave en France métropolitaine", note l'Institut national de veille sanitaire qui précise que l'insecte "a brutalement étendu son territoire en 2009 à l'arrière pays" des Alpes-Maritimes, de Haute-Corse, de Corse du Sud et du Var.

Par précaution et pour empêcher qu'une épidémie se produise en Provence, un plan de lutte contre le moustique-tigre a donc été mis en place. Il comporte une surveillance entomologique, assurée par l'Entente interdépartementale pour la Démoustication (EID) du littoral méditerranéen, et épidémiologique, encadrée par l'agence régionale de la Santé.

Les autorités sanitaires surveillent particulièrement les zones de stockage de pneus usagés et appellent les citoyens à éliminer toute source d'eaux stagnantes (coupelle sous les pots de fleurs, jouets d'enfants laissés dans le jardin, verres ou récipients abandonnés), où ces insectes aiment à pondre leurs œufs.