Après les attentats, les ventes d'anxiolytiques en hausse

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Fabienne Cosnay , modifié à
ANGOISSE - Les Français ont consommé davantage de médicaments contre les troubles anxieux depuis les attentats. Des prescriptions souvent inadaptées.

Le chiffre. C'est l'une des conséquences des attentats de la semaine passée. Selon Le Figaro, les ventes d'anxiolytiques et de somnifères ont augmenté de plus de 18 % entre vendredi et mardi dernier. Et les chiffres seraient encore plus importants encore dans les quartiers directement touchés par les attaques terroristes.

Nous n'avions encore jamais observé ce type de phénomène", explique le Dr Patrick Guérin, PDG de la société Celtipharm, qui analyse en temps réel les ventes de 4.800 pharmacies représentatives. À l'exception d'une très forte augmentation de ventes d'iode, utilisée en prévention en cas de rejets radioactifs, après la catastrophe de Fukushima en mars 2011.

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"Un médicament n'a jamais tout réglé". "Les Français ont été exposés à un évènement traumatique majeur. Et face à un évènement traumatique, nous réagissons par des réactions de défense, comme celles d'être anxieux ou d'avoir peur", souligne Hélène Romano, docteur en psychopathologie au CHU Henri Mondor de Créteil, sur Europe 1.

 A force d'entendre qu'il ne fallait pas avoir peur, ceux qui ont été angoissés ont eu l'impression de mal réagir et ont demandé à leur médecin des anxiolytiques", poursuit la psychologue. "Sauf qu'un médicament n'a jamais tout réglé", rappelle Hélène Romano. Au contraire, "cela nous déresponsabilise. "Or, il ne faut pas avoir peur de la peur, mettre des mots dessus et la reconnaître permet au contraire de la dépasser", conclut la psychothérapeute.

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