Université d’été : quand le PS fait appel à des salariés roumains

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M.D avec Antonin André , modifié à
Le Parti socialiste a embauché dix travailleurs roumains détachés pour son Université d’été à la Rochelle. Face à ce début de polémique, le PS a décidé de mettre fin au contrat. 

Rien d’illégal mais en terme d’image, ce n'était pas du meilleur effet. Selon une information de France Bleu, le Parti socialiste a eu recours à dix travailleurs roumains détachés pour l’organisation de son Université d’été à la Rochelle ce week-end. Les adversaires politiques sont très vite montés au créneau. Face à ce début de polémique, le PS a décidé de mettre fin au contrat avec la société qui emploie ces travailleurs roumains.

Installer le mobilier et nettoyer. Ces derniers étaient chargés d’installer le mobilier puis de le renvoyer mais aussi d’effectuer le nettoyage. Présents depuis mercredi et initialement jusqu’à lundi, ils sont employés par une entreprise française GL Events, basée à Lyon, à laquelle le PS a fait appel. Cette entreprise a sous-traité à une entreprise roumaine dénommée Trepte events. 

Aucune illégalité. Rien d’illégal, comme le rappelle France Bleu, car ces salariés roumains ont bien été déclarés, comme le prévoit la loi : leurs salaires et leurs conditions de travail sont identiques à celles des Français. Mais pas leurs cotisations sociales qui sont celles de la Roumaine. Ils sont donc beaucoup moins chers que des salariés français.

Les adversaires politiques s’indignent. Il n’en fallait pas plus pour que certains adversaires politiques crient au scandale. Le numéro deux du FN, Florian Philippot, comme l’a repéré Le Lab, a ainsi déclaré sur Twitter : "le PS défend la directive européenne 'Détachement des travailleurs' jusque dans ses rangs en préférant les Roumains…". Le Parti de gauche a aussi réagi par l’intermédiaire de sa secrétaire nationale à l’écologie. Sur Twitter, Martine Billard s’indigne : "si certains ont encore des illusions sur un PS qui auraient encore une sensibilité sociale…"

Le PS fait marche arrière. Le PS justement a d'abord très vite réagi dans un communiqué. Pour le parti, la nationalité des salariés ne saurait constituer un élément de polémique, dès lors que l’entreprise est immatriculée en France, et que la loi est respectée. Mais quelques heures plus tard, marche arrière. Nouveau communiqué dans lequel le parti décide de mettre fin au contrat avec la société en question. "Si dans un premier temps, il a été indiqué au régisseur que les salariés visés n'étaient pas en situation de détachement, les nouveaux éléments fournis ne laissent plus de doute sur cette réalité", détaille le communiqué. 

Plus tôt dans la journée, le trésorier du PS, Jean-François Debat, confirmait à Europe 1 l'emploi d'ouvriers détachés roumains. "C'est regrettable", confiait-il. 

Economiser, économiser, économiser. Ce recours aux travailleurs roumains même s'il a été arrêté, n'est pas anodin. Les socialistes ont besoin de faire des économies. En 2013, organiser la Rochelle coûtait 622.000 euros contre 468.000 pour cette année. Des économies ont été faites notamment sur les écrans géants qui seront moins nombreux. Les militants doivent aussi mettre la main à la poche : 75 euros un droit d'entrée avec déjeuner et dîner compris, 58 euros avec l'entrée et le déjeuner ou 68 euros pour l'entrée et le dîner. 

Qu'est ce qu'un travailleur détaché ? Le statut de travailleur détaché est défini par la directive européenne du 16 décembre 1996 : "un travailleur est considéré comme 'détaché' s'il travaille dans un Etat membre de l'UE parce que son employeur l'envoie provisoirement poursuivre ses fonctions dans cet Etat membre". Les cotisations sociales appliquées sont celles du pays d'origine mais le salaire et les conditions de travail de l'employé détaché relèvent des règles du pays dans lequel il travaille. Un travailleur détaché en France doit donc toucher au moins le smic.