Un gouvernement "surtout de droite" avec Hulot en "tête d'affiche", selon la presse

Nicolas Hulot lors de son arrivée au ministère (1280x640) GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
"Hulot est un gros poisson et Macron, ce que l'on savait déjà, une fine gaule", estime Sébastien Lacroix dans "L'Union". © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
"Gouvernement des modérés", "sens de tacticien de Macron", "un pari osé"… Dans l'ensemble, la presse salue le nouveau gouvernement nommé par Emmanuel Macron.

Le gouvernement choisi par Emmanuel Macron a plutôt jeudi les faveurs de la presse, qui le voit pencher à droite tout en saluant la belle prise que constitue Nicolas Hulot.

L'avènement d'un "gouvernement des modérés". Cette équipe de 22 membres autour du Premier ministre Édouard Philippe marque la fin des "années Hollande", à en croire Le Figaro, dont l'éditorial salue l'avènement d'un "gouvernement des modérés". "Là où l'ancien président cherchait, en vain, d'improbables compromis à gauche, son successeur semble choisir clairement son cap. Et il n'est pas à gauche", écrit Paul-Henri du Limbert dans l'éditorial du quotidien de droite. "Force est de constater qu'Emmanuel Macron poursuit un élargissement de son territoire politique côté Républicains, mais qu'il n'a pas fait de même avec le PS", confirme Guillaume Goubert dans La Croix.

Impression partagée par Libération, qui titre sur un gouvernement "surtout de droite". "La droite tient la caisse. La gauche fera des poèmes… (…). Ce sont des transfuges de LR qui contrôleront le nerf de la guerre, sous l'autorité d'un Premier ministre de la même origine politique", constate Laurent Joffrin dans Libé.

"Emmanuel Macron a mis en application la recette du chef bordelais Alain Juppé, qui parlait de 'couper les deux bouts de l'omelette' pour gouverner, non pas au centre, mais avec la gauche raisonnable et la droite modérée, ou l'inverse si l'on préfère", analyse Bruno Dive dans Sud-Ouest

Un pari "osé". Dans Le Parisien, Jean-Marie Montali relève surtout un pari "osé" de la part du chef de l'État, avec "onze membres de ce gouvernement (qui) n'ont aucune expérience politique et ne se sont jamais frottés aux partenaires sociaux". Cécile Cornudet préfère saluer dans Les Échos le "sens de tacticien" de Macron, "sens des équilibres, et du timing, sens de la surprise et sens du risque".

"Ce n'est plus une ouverture, c'est une saignée ! Fidèle à son engagement de renouvellement, Emmanuel Macron vient de constituer une dream team. De la société civile, du MoDem, du PS, du PRG et des LR : la promesse de faire exploser le système est bien au rendez-vous", assure Yann Marec dans Le Midi libre. En outre, "là où François Hollande avait tenu à l'écart un François Bayrou avide de le rejoindre, là où Jacques Chirac avait fait payer aux balladuriens leur trahison passée, Emmanuel Macron, lui, renvoie l'ascenseur à ceux qui l'ont fait monter sur le podium de l'Élysée", estime Nicolas Beytout dans L'Opinion.

Hulot, ce "gros poisson". Le fait marquant pour les commentateurs reste toutefois l'arrivée de Nicolas Hulot. Selon Patrick Apel-Muller de L'Humanité, "le tableau de chasse est flatteur". "Emmanuel Macron, pour qui l'écologie n'est qu'un nota bene, a circonvenu Nicolas Hulot, qui devra progressivement ravaler ses ambitions en matière de transition comme sa sensibilité à la solidarité ou à l'égalité", écrit le directeur de la rédaction du quotidien.

Nicolas Hulot est la "très bonne nouvelle de ce premier gouvernement de l'ère Macron", pour Daniel Muraz du Courrier picard. L'ancien animateur vedette de l'émission Ushuaïa "en donne à la fois une excellente image médiatique et vient combler le déficit du président en matière environnementale". "Hulot est un gros poisson et Macron, ce que l'on savait déjà, une fine gaule. Ce que ni Chirac, ni Sarkozy, ni Hollande n'avaient réussi, Macron l'a fait", note Sébastien Lacroix dans L'Union.