Ukraine : pour Fabien Roussel, «nous ne pouvons pas accéder» à la demande de Kiev «de rentrer dans l'UE et l'Otan»

Fabien Roussel avait déjà plaidé l'été dernier pour "la négociation d’un statut de neutralité pour l'Ukraine" (Illustration).
Fabien Roussel avait déjà plaidé l'été dernier pour "la négociation d’un statut de neutralité pour l'Ukraine" (Illustration). © FREDERICK FLORIN / AFP
  • Copié
avec AFP
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a plaidé mercredi pour un retrait des troupes russes et pour un statut de neutralité de l'Ukraine plutôt qu'une entrée du pays dans l'Union européenne et l'Otan. Il a en effet craint "une escalade guerrière" et a appelé les pays européens à construire une "sécurité collective".

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a plaidé mercredi pour un statut de neutralité de l'Ukraine, réclamé par Moscou, plutôt que son entrée dans l'Union européenne et l'Otan, et appelé les Européens à construire "une sécurité collective".

 

"Tout doit être fait pour empêcher cette escalade guerrière", a martelé le patron des communistes, alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année à la fin de la semaine. Pour ce faire, "nous ne pouvons pas à accéder à la demande de l'Ukraine de rentrer dans l'Union européenne et dans l'Otan. Ce n'est pas possible", a-t-il estimé.

"Mettre sur la table le retrait des troupes russes"

La France et l'Union européenne "ont raison d'aider un pays qui est envahi", a souligné Fabien Roussel alors que Londres, Berlin et Paris ont signé il y a quelques jours avec Kiev des accords bilatéraux de sécurité. Mais "plutôt que de se projeter dans une guerre qui pourrait durer encore deux ou trois ans, s'embraser, devenir mondiale, je souhaite que nous coalisions les diplomaties pour peser sur des négociations politiques et mettre sur la table, très concrètement, le retrait des troupes russes, ainsi que le statut de neutralité pour l'Ukraine", que réclame Vladimir Poutine depuis le début de l'offensive, a-t-il détaillé. 

 

"Nous voyons combien se mettre sous le parapluie de l'Otan est lourd de dangers. Demain, si Donald Trump est réélu, comment nous assurerons notre propre sécurité collective ?", a insisté le député du Nord. L'ancien président américain a en effet menacé, en cas de retour à la Maison Blanche, de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part.

Fabien Roussel avait déjà plaidé l'été dernier, dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, pour "la négociation d’un statut de neutralité pour l'Ukraine dans le cadre d’une protection internationale sous l'égide de l'ONU, en contrepartie duquel l'Ukraine renoncerait à rejoindre l'Otan".