Tron : son sort déjà scellé

Le sort du secrétaire d'Etat aurait été scellé samedi par l'Elysée et Matignon
Le sort du secrétaire d'Etat aurait été scellé samedi par l'Elysée et Matignon © MAXPPP
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M.L avec agences , modifié à
Le secrétaire à la Fonction publique devrait présenter sa démission dimanche, selon le JDD.

Le sort de Georges Tron aurait été réglé à son insu. Matignon et l'Elysée auraient finalement scellé samedi après-midi le sort du secrétaire d'Etat accusé de harcèlement sexuel, selon les informations du Journal du Dimanche.

"François Fillon s'est chargé de fixer les modalités d'une démission devenue inévitable depuis les accusations d'agression sexuelle par deux employées municipales", précise le journal qui ne cite pas ses sources.

Samedi, la confusion régnait encore quant au devenir politique de Georges Tron. Si ce dernier avait admis dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France que se "posait la question de sa démission", son avocat Me Olivier Schnerb, avait assuré qu'il "ne démissionnerait pas" du gouvernement "sauf si le président de la République ou le Premier ministre lui demandent".

Selon les informations du JDD, il devrait présenter sa démission d'ici dimanche soir. Dans l'entourage du secrétaire d'Etat, on se bornait à déclarer dimanche qu'il n'y aurait "pas de démission spontanée". "Mais comme l'a indiqué son avocat samedi, la démission serait immédiate si le président de la République ou le Premier ministre en expriment le souhait. S'ils l'ont déjà exprimé, cela interviendra sans délai", a précisé son entourage.

La commissaire de Draveil harcelée ?

Ce sont des informations du ministère de l'Intérieur sur un contentieux avec la commissaire de Draveil et un examen attentif des procès-verbaux des deux plaignantes, avec des "détails troublants", qui auraient fait pencher la balance pour un départ du gouvernement.

La commissaire de Draveil, commune de l'Essonne dont Georges Tron était le maire, aurait demandé sa mutation en début d'année. "On peut dire qu'il s'est acharné sur elle pendant des mois, confie un syndicaliste policier au JDD. Ces allégations auraient été confirmées par le ministère de l'Intérieur.

"C'est une décision qui lui appartient"

L'Elysée et Matignon auraient donc estimé que le poids politique de Georges Tron, viilepiniste entré au gouvernement en mars 2010 à la faveur du remaniement, était très léger à côté des dommages qu'il était susceptible de provoquer dans la majorité. D'ores et déjà, un conseiller élyséen a assuré que son portefeuille, la Fonction publique, serait repris par son ministre de tutelle, François Baroin.

Interrogée dimanche matin lors du Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Parisien Aujourd'hui en France, la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est pour sa part limitée à réaffirmer la "présomption d'innocence" le concernant. "Je ne connais pas les faits. C'est une décision qui lui appartient en conscience avec le Premier ministre et le président de la République", a ajouté la candidate au FMI.

Une troisième victime se serait manifestée

D'autant que l'affaire Tron pourrait encore prendre de l'ampleur. Selon le JDD, une troisième victime présumée se serait manifestée et devrait être entendue dans la semaine.