Tensions entre police et gendarmerie : Cazeneuve tape du poing sur la table

Bernard Cazeneuve, interpellé à ce sujet lors des voeux du syndicat majoritaire chez les officiers de police.
Bernard Cazeneuve, interpellé à ce sujet lors des voeux du syndicat majoritaire chez les officiers de police. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Le 1er janvier, des commissaires de police ont envoyé une lettre cinglante à Bernard Cazeneuve, dénonçant une "campagne de dénigrement" de la gendarmerie.

Bernard Cazeneuve n'est pas content. Et il le fait savoir. Le ministre de l'Intérieur a tapé du poing sur la table lundi soir en évoquant de nouvelles tensions entre police et gendarmerie nées des attentats du 13 novembre. "Je veux dire les choses très claires", "il y a deux forces" de l'ordre et "un ministre", a affirmé Bernard Cazeneuve, interpellé à ce sujet lors des voeux du Scsi, le syndicat majoritaire chez les officiers de police. "C'est moi qui décide quand il s'agit de la sécurité des Français, (...) que les choses soient bien comprises ainsi", a-t-il tonné.

"Les Français qui vous aiment, nous devons les protéger. (...) Nous sommes en guerre (...), la menace ne s'éloigne pas", a souligné le ministre de l'Intérieur en référence aux menaces d'attaques djihadistes. Ils "attendent de nous une unité" et "qu'on les protège", a-t-il insisté, saluant le "même courage, la même fierté" des policiers et gendarmes et, parfois, "le même chagrin et la même souffrance".

"Une campagne de dénigrement". Le 1er janvier, des commissaires de police, réunis en intersyndicale, ont envoyé une lettre cinglante à Bernard Cazeneuve, dénonçant une "campagne de dénigrement" de la gendarmerie et ses visées "expansionnistes". Selon plusieurs syndicats de police, les interventions lors de l'assaut à Saint-Denis du Raid, unité d'élite de la police, ont été critiquées par la gendarmerie, ravivant la "guerre" entre ces deux forces, l'une civile (la police), l'autre militaire (la gendarmerie), placées toutes deux sous l'autorité du ministre de l'Intérieur.

Deux hauts gradés nient. Deux hauts gradés de la gendarmerie ont nié que de telles critiques aient été proférées, pourtant confirmées par d'autres sources sécuritaires.