Syrie : Balladur regrette "l'amateurisme" de nos alliés

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avec AFP

L'ancien Premier ministre français Edouard Balladur (UMP) a regretté "l'amateurisme" dont ont fait preuve, selon lui, les Américains et les Britannique dans la "gestion de la crise" avec la Syrie, dans une interview à paraître mercredi dans le Figaro et Lefigaro.fr. Affirmant soutenir "pour l'essentiel" la position de François Hollande parce que "nous ne pouvons laisser passer sans réagir des violations aussi cruelles du droit international", Édouard Balladur a estimé que "dans la gestion de cette crise, nos partenaires anglais et américains ont fait preuve d'un amateurisme qui jette le doute sur la suite".

Interrogé sur l'hypothèse d'un renoncement des Etats-unis à agir militairement, après la consultation du Congrès qui doit avoir lieu lundi prochain, l'ancien Premier ministre pense que "dans un tel cas, personne ne fera plus rien". "On a commencé par ne rien faire puis il y a eu des déclarations tonitruantes suivies d'un doute qui gagne. Le résultat de notre inaction consoliderait Bachar al-Assad", a déclaré Édouard Balladur. Selon lui, la communauté internationale ne peut pas ne rien faire mais "réclamer l'autorisation préalable du Conseil de sécurité (de l'ONU), cela signifie être décidé à ne rien faire".

"Il faut cependant agir parce qu'il s'agit d'un véritable crime contre l'Humanité et d'une violation de multiples conventions internationales qui proscrivent l'utilisation d'armes chimiques. C'est toute la validité du droit international qui est mise en question si on peut le violer sans sanction", a-t-il prévenu. Quant à un vote préalable du Parlement pour autoriser un engagement militaire, M. Balladur n'y est pas favorable, "appartenant à une génération très marquée par l'effondrement militaire de 1940 dû pour une bonne part à la faiblesse de nos institutions".

"Anglais et Américains demandent chacun un vote parlementaire; si l'on veut calquer notre position sur la leur, autant leur demander de rédiger nos institutions à notre place !", s'est-il emporté. Pour lui, il est "inutile d'ouvrir une brèche" par un tel vote qui serait une première, il faut surtout "protéger nos institutions".