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Margaux Baralon , modifié à
PRINCIPE DE PRÉCAUTION - Pour Nicolas Sarkozy, les fichés S radicalisés susceptibles de commettre des attentats doivent être en résidence surveillée, équipés d'un bracelet électronique.
INTERVIEW

Invité d'Europe 1 mercredi, Nicolas Sarkozy a fait valoir le principe de précaution pour les personnes radicalisées, suspectées de vouloir commettre des attentats terroristes. "Pour toute personne sur le territoire national suspectée d'être en lien avec des terroristes, avec le djihad, avec la radicalisation, le principe de précaution doit s'appliquer", a-t-il déclaré. Selon lui, "tous ces gens doivent être assignés à résidence avec un bracelet électronique, qu'on sache ce qu'ils font, où ils en sont, qui sont leurs relations".

Ne pas "refaire la même erreur". Des mesures préventives qui ne sont pas sans rappeler celles prônées par Laurent Wauquiez, et doivent permettre de mieux assurer la sécurité du territoire national, alors que la France a connu deux attaques terroristes d'ampleur en dix mois. "On n'a pas pris la mesure de la gravité" des attentats contre Charlie Hebdo, a regretté Nicolas Sarkozy. "On aurait dû prendre un certain nombre de mesures qui n'ont pas été prises. Il ne faut pas refaire la même erreur."

Des centres de déradicalisation. Outre le placement en résidence surveillée, l'ancien président de la République se prononce pour la création de centres de déradicalisation. "Toute personne convaincue de tentation de djihadisme ou de radicalisation doit, si elle a commis un délit, être envoyée en prison, a-t-il expliqué. A la sortie, elle doit aller en centre de déradicalisation. Car on ne peut pas relâcher dans la nature des individus dont le but est de détruire la France et les Français."

Ouverture prévue en 2016. Le gouvernement, de son côté, prévoit effectivement d'ouvrir en 2016 plusieurs établissements pour lutter contre la radicalisation, avec une utilisation un peu différente. Certains, semblables à des centres fermés, accueilleraient les individus visés par une procédure mais laissés libres sous contrôle judiciaire. Ils s'adresseraient donc à celles et ceux qui sont partis en Syrie. D'autres serviront de manière plus préventives, et accueilleront, sur la base du volontariat, les personnes qui n'ont pas encore quitté le territoire mais projettent de le faire.

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