Sarkozy "obligé de revenir" ?

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L'ancien président a confié à des proches être "extrêmement inquiet" de la situation du pays.

Le mystère continue autour de Nicolas Sarkozy. L'ancien président, officiellement retiré de la vie politique après sa défaite à l'élection présidentielle, n'a pas totalement rangé son costume politique. En coulisses, il confie qu'il sera "peut-être obligé de revenir", jugeant sévèrement son successeur et ses actions, comme l'explique Le Parisien, mardi. Zoom sur ses déclarations.

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Hollande est "vraiment nul". C'est le constat de départ qui pourrait encourager l'ex-président à revenir aux affaires. "Le pouvoir socialiste est en train de s'effondrer sur lui-même. Je suis extrêmement inquiet", aurait-il confié à ses amis selon le quotidien. Nicolas Sarkozy se dit préoccupé par les "1.500 chômeurs de plus par jour" et tacle en tout sens le pouvoir en place. Il trouve "hallucinant" que Jean-Marc Ayrault admette s'être fait insulter par Arnaud Montebourg ou que Claude Bartolone conteste la publication des patrimoines des ministres décidée par François Hollande. "Quand le chef ne donne pas de cap, il ne faut pas s'étonner", grince-t-il.

"Je n'ai rien à me reprocher". Mis en examen dans l'affaire Bettencourt et cité dans plusieurs autres (Karachi, Libye, Tapie, comptes de campagne), Nicolas Sarkozy se montre serein : "je n'ai rien à me reprocher". D'après Le Parisien, l'ancien chef de l'Etat demeure persuadé que tout cela vient de la gauche et des juges qui veulent le mettre hors-jeu.

>> Lire aussi : Sarkozy mis en examen dans l'affaire Bettencourt

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Il n'a pas coupé les contacts. Devenu conférencier, Nicolas Sarkozy n'a pas coupé les ponts avec les grands de ce monde. Il a ainsi sillonné la planète, s'entretenant ici avec Vladimir Poutine, là avec Dilma Roussef ou Ban Ki-moon. Le 25 avril, il avait même eu l'honneur d'être invité à l'inauguration de la bibliothèque George W. Bush à Dallas, en présence de Bush père et de Barack Obama. Il n'oublie pas non plus les membres de l'UMP. De nombreuses têtes du parti ont déjà défilé dans ses bureaux de la rue de Miromesnil, quand il ne sort pas pour déjeuner avec des députés de l'opposition.

Copé en soutien, Fillon en opposant. Reste que, un an après sa retraite provisoire, le retour de Nicolas Sarkozy ne fait pas l'unanimité au sein même du parti. Si Jean-François Copé, le nouveau patron, reste l'un de ses principaux soutiens, François Fillon, son Premier ministre pendant cinq ans, a choisi lui la voie alternative. Le député de Paris a accordé un long entretien à Franz-Olivier Giesbert qui sera diffusé mercredi sur France 3 et dans lequel il parle de "vraie divergence" et le juge "leur différence d'approche irréconciliable". Et en privé, il traite même l'ancien président de "lapin Duracell". "C'est un loser", répond Sarkozy avec mépris. "La puissance de [ses] analyses ne m'a pas laissé un grand souvenir", aurait-il encore déclaré, selon Le Canard enchaîné. "Tout ce que cherche Fillon, c'est m'empêcher de revenir (...) Il n'y a que moi pour sauver l'UMP. Les autres sont vraiment nases", cite encore le Canard.