Sarkozy a rêvé son voyage à Fukushima

© MAXPPP
  • Copié
Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Le président a concédé vendredi qu'il ne s'était pas rendu sur le lieu de la catastrophe.

Il l'a concédé du bout des lèvres, vendredi matin, sur I-télé. Non, Nicolas Sarkozy ne s'est pas rendu lui-même à Fukushima après la catastrophe nucléaire de 2011, contrairement à ce qu'il a affirmé à plusieurs reprises. Lors d'un meeting à Caen, vendredi dernier, Nicolas Sarkozy avait assuré qu'il était "allé à Fukushima" avec Nathalie Kosciusko-Morizet et avait pu constater que la catastrophe avait été provoquée par un tsunami, avec "une vague de 42 mètres".

 

En réalité, Nicolas Sarkozy s'était rendu à Tokyo, le 31 mars 2011, 20 jours après la catastrophe. "Je me suis rendu au Japon avec (la ministre de l'Ecologie de l'époque) Nathalie Kosciusko-Morizet, j'ai rencontré les autorités japonaises, j'ai discuté avec le Premier ministre (japonais) de la situation à Fukushima et Nathalie Kosciusko-Morizet s'y est rendue", a concédé le président-candidat sur I-télé, vendredi matin.

Et le président-candidat d'argumenter que sa place n'était pas sur le lieu de la catastrophe. "Je ne suis pas ingénieur, je n'ai pas besoin d'aller mettre le nez dans la situation à Fukushima où par ailleurs il y a un périmètre interdit", a  t-il estimé.

Après le mur de Berlin...

Ces déclarations de Nicolas Sarkozy avaient suscité les moqueries des Verts et du PS. Mardi, en meeting à Besançon, son rival François Hollande, avait raillé le "voyage imaginaire" du président sortant. "C'est la première fois dans l'histoire de la République qu'un candidat sortant relate un voyage qu'il n'a jamais fait", avait-t-il dénoncé, ironisant sur "ce précurseur en tout, même d'un voyage qu'il n'aura jamais accompli".

Bernard Cazeneuve, l'un des porte-parole du candidat socialiste, n'a pas manqué de rappeler, mercredi, dans un tweet l'épisode de la chute du mur de Berlin où le président s'était aussi emmêlé les pinceaux. "Nicolas Sarkozy est partout, sur le mur de Berlin, à Fukushima... Bientôt ce sera l'anniversaire du naufrage du Titanic. Était-il dessus ???", s'est ironiquement interrogé le lieutenant de François Hollande.