Sarkozy "a changé à 180 degrés" sur le climat, accuse Nicolas Hulot

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Nicolas Hulot fustige Nicolas Sarkozy pour sa position sur les causes du réchauffement climatique © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Nicolas Hulot accuse Nicolas Sarkozy d'avoir "tordu la réalité pour de bas calculs électoraux" après la sortie de l'ancien président sur le réchauffement climatique.

Nicolas Sarkozy "a changé à 180 degrés" en relativisant le rôle de l'humanité dans le réchauffement climatique, a regretté mercredi Nicolas Hulot, pour qui l'ex-président a "tordu la réalité pour de bas calculs électoraux". "Qu'un ancien président, et accessoirement peut-être un futur, méprise ainsi la classe scientifique, ça fait peur", a lancé le militant écologiste sur France Inter mercredi. 

"C'est désolant". "Il avait des convictions affichées, preuve en est le Grenelle de l'environnement" (les accords sur l'environnement mis en oeuvre sous la présidence Sarkozy), a remarqué Nicolas Hulot pour qui ce sujet "doit transcender les classes politiques, car la réalité va nous rattraper". "C'est désolant, sur des sujets aussi importants, pour flatter l'attente électorale, de nier la réalité qui a été partagée par 190 chefs d'Etat à Paris" lors de la COP 21 en décembre 2015, a-t-il ajouté.

Il a été pris de court pour l'élection présidentielle. Revenant sur sa décision de renoncer à être candidat à l'élection présidentielle, il a expliqué qu'il avait été "pris de court" et qu'il lui aurait fallu "une année de plus" car ses partisans n'étaient selon lui pas assez structurés pour mener une telle campagne.  "Je ne me voyais pas entretenir un espoir, nourrir une promesse que je ne me pensais pas intellectuellement, psychologiquement et logistiquement capable de tenir", a poursuivi Nicolas Hulot, qui avait été candidat malheureux à la primaire écologiste lors de la précédente présidentielle.

"Une décision douloureuse à prendre". L'écologiste de 61 ans a renoncé en juillet à être candidat pour 2017, malgré des sondages le créditant d'un score d'entre 9 et 11% au premier tour. "Il y avait une multitude de gens" qui me soutenaient mais "je me sentais seul", "la dynamique me dépassait" et "je n'ai pas eu envie de décevoir", a indiqué Nicolas Hulot, évoquant "une décision douloureuse à prendre". Il a prévu de lancer "un appel à soutenir un certain nombre d'idées" mais pas un appel au vote pour une personne, a-t-il dit, regrettant que la campagne n'évoque pas "des valeurs comme la dignité, la diversité, l'humilité, la solidarité".

Une pétition contre le Ceta. Quant à la question démographique, évoquée par Nicolas Sarkozy, "nous aurons échoué" si l'humanité devait mettre en oeuvre une restriction autoritaire des naissances, a-t-il jugé. Il a aussi annoncé le lancement d'une pétition contre l'accord de libre-échange conclu entre l'Union européenne et le Canada qu'il appelle les États de l'Union européenne à rejeter, car il remet en cause selon lui le principe de précaution et des normes sociales, sanitaires et environnementales.