Santé : Xavier Bertrand veut que le numerus clausus soit supprimé "tout de suite"

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Romain David , modifié à
Le président de la Région des Hauts-de-France, interrogé mardi sur Europe 1, se dit favorable au plan Santé du gouvernement.
INTERVIEW

C'est un verrou de taille qu'entend faire sauter l'exécutif pour lutter contre la désertification médicale. Le plan santé du gouvernement contient en effet la suppression pour 2020 du numerus clausus, ce seuil qui limite le nombre d'étudiants admis en deuxièmement année de médecine, de sages-femmes, de dentaire ou de pharmacie. "J'y suis favorable", a réagi mardi Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. "S'il est supprimé, il faut qu'il soit supprimé tout de suite", souligne-t-il néanmoins.

L'avenir de 60.000 étudiants. "C'est possible, il faut tout simplement faire passer un texte avant la rentrée prochaine", assure Xavier Bertrand. "Vous imaginez, c'est 60.000 étudiants qui sont engagés – il n'y en a que 8.000 qui seront pris –, et à qui l'on va dire : 'écoutez, on est désolé, pour vous ce sera encore l'épreuve de la guillotine, mais après tout ira mieux'", poursuit le président des Hauts-de-France. "Vous ne pouvez pas ne pas entendre cette revendication des jeunes."

Xavier Bertrand veut toutefois se montrer vigilent : "Il ne faut pas que ce soit déguiser le retour du conventionnement collectif, ni toucher à terme à la liberté d'installation des médecins, moi j'y tiens."

 

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"Agnès Buzyn est quelqu'un de sincère". Alors que le gouvernement doit présenter mardi le détail de son plan santé, Xavier Bertrand se montre satisfait des premières mesures qui ont déjà filtrées. "Je souhaite que ça réussisse, parce que notre système de santé, qui est l'un des meilleurs au monde, est vraiment en danger", pointe-t-il. "Il y a besoin de le réorganiser, de la recentrer sur le patient, d'écouter aussi le malaise des soignants, qu'ils soient publics ou privés", estime l'élu.

"Je pense qu'il y a aujourd'hui de bonnes intentions. Agnès Buzyn [la ministre de la Santé, ndlr] est quelqu'un de sincère, qui connait bien le monde de la santé, et qui a envie de réussir", salut-il. "Sauf qu'il faut l'aider en lui donnant  les moyens, et pas seulement cette année, pour qu'elle réussisse", enjoint Xavier Bertrand.